Lundi 12 mars :
Debout à six heures du matin. Stage de formation d'entraîneur. Je roule vers St Denis. A la radio j'entends à plusieurs reprises qu'il y a eu un accident, un piéton a été renversé par un camion. Humour noir involontaire : A un moment, la journaliste dit "Route Nationale 2, je vous rappelle qu'une femme a eu les jambes sectionnées : la circulation a été coupée".
J'arrive au club "L'Echiquier du Nord", grâce au plan réalisé par son Président, Jean Olivier. En sortant de la voiture, j'étouffe dans l'air humide et tiède. Le bâtiment est une maison de quartier pour les jeunes. Devant l'entrée, il y a cinq personnes autour d'une table. J'entends claquer des pièces. Je me réjouis et m'approche… ils jouent aux dominos. Le sport national.
Les joueurs d'échecs sont à l'étage, dans la salle informatique climatisée. J'y monte, j'y entre.
Sur un grand écran, j'aperçois le visage de Darko Anic qui s'exprime avec son sympathique accent des balkans. Je me fais discret (c'est ma spécialité depuis l'age de cinq ans). Les cours sont donnés en video-conférence. Olivier Letreguilly a été réquisitionné pour servir de relais. Son rôle est de passer des powerpoints (diaporama) et de demander à Darko de répéter sa dernière phrase.
Profitant d'un temps mort, je salue tout le monde et me dirige vers le Président Jean Olivier et son fils Tom Olivier (comme ça vous savez que le nom de famille est Olivier. Quel talent dans l'économie de moyens pour faire passer un message avec un minimum de mots !)
J'implore un café. On me sert un café. Comme je n'interviens que l'après-midi, je me détends, me repose et écoute l'exposé du Grand Maître en observant l'assistance. Ils posent des questions intelligentes…. enfin, je crois.
Quand je me réveille, il est midi passé. Nous cherchons un petit endroit pour manger. Ce sera une sympathique petite camionnette. Des tables sous un auvent. Des barquettes. Le vent est assez fort. Il y a un cyclone qui se dirige vers Madagascar. La Réunion y échappe mais quelques bourrasques sont là pour nous rappeler que nous sommes dans une région de cyclones tropicaux. Nos serviettes en papier s'envolent. Laissez voler les p'tits papiers…
L'après-midi, je réalise mon brillant exposé qui porte sur les règles du jeu, les compétions fédérales, les départages, le classement elo fide et les titres internationaux… respirez !
Je suis toujours surpris par les énormités que peuvent sortir des joueurs à plus de 2000 elo (des joueurs internationaux expérimentés). Ils ne savent pas comment proposer ou demander la nulle, ils ne savent pas noter (!), et ils ne connaissent pas le rôle du capitaine ni la limite de ses interventions. Nuls sur le classement Fide, il ne connaissent rien aux titres de Maître ou de Grand Maître.
A la fin de mon intervention, Darko pose quelques questions aux stagiaires qui répondent correctement. Je leur laisse un peu de documentation sur des clefs usb, pour qu'ils puissent réviser à l'aide de leurs ordinateurs. Je rentre immédiatement, demain commence le stage d'arbitres, au sud.
Je longe l'océan et la voiture qui me précède reçoit un paquet de mer sur le pare-brise. Je songe que lorsque le cyclone est passé, le mois dernier, il y avait des vagues de plus de quinze mètres. Je ronge mon frein (j'allais tout de même pas écrire que je me ronge un ongle, c'est dégoûtant), mes doigts se resserrent sur le volant. Je plonge (c'est le dernier mot en "onge") mon regard sur la côte déchirée avec sa roche noire volcanique.
samedi 24 mars 2007
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