mardi 11 novembre 2014

Triste comité directeur fédéral

Pas de billet léger pour ce comité directeur.
D'ailleurs, y'a-t'il encore un comité directeur ?
Certains observateurs plus ou moins bienveillants me disaient : « ça va saigner ce week-end, tu dois être content... » euh, non. J'aime la fédération, et quand ça va mal, je suis triste. Mon militantisme ne me pousse donc pas à me réjouir de l’hémorragie de talents que connaît notre fédération.

Cinq nouvelles démissions depuis le comité de juin ! ... sans compter les commissions qui se vident.
Cinq nouvelles démissions en quatre mois, et ce ne sont pas les premières. Deux membres du Bureau partent en claquant la porte, et personne n'est volontaire pour les remplacer.

Avant que j'intègre le CD, il y avait déjà eu un comité bloqué, il y a plus de quinze ans. Les dirigeants fédéraux avaient alors pris la seule décision raisonnable : démissionner en bloc pour provoquer de nouvelles élections, et retrouver un comité fonctionnel.
L'ambiance particulièrement morose du dernier CD m'inquiète. Je m'attends à de nouveaux départs. Le bateau prend l'eau, et l'équipage est dans les chaloupes. On laisse les passagers couler ? Qu'en pensent les présidents de clubs ?

Cette lente dégradation n'a pas encore d'influence directe sur les clubs, il y a une inertie qui fait que les choses vont fonctionner encore un peu... mais attention aux augmentations de licences, et des frais d'homologation. Attention à la baisse des services (suppression de la boutique, impression des licences par les clubs, diminution des aides aux déplacements internationaux, augmentation du prix d’Échec & Mat Junior, baisse des aides pour organiser des stages,...).

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Revenons au comité directeur, placé sous le signe de l'anarchie :

Au début de la réunion, nous devrions approuver le compte-rendu du précédent comité. Le Secrétaire Général nous annonce qu'il n'a pas encore rédigé ce compte-rendu... de juin... nous sommes en novembre ! Une première dans l'histoire fédérale. Y'a t-il un Secrétaire Général ? Ça commence bien, le ton est donné. Laurent Fressinet, champion de France, avait soulevé le problème. Ses obligations professionnelles le retiennent loin de la France.
D'autres membres du CD ne viennent pas, pour des raisons moins sérieuses, ils préfèrent passer le week-end en famille... euh... « ma femme ne veut pas que je vienne », c'est un cas de force majeure ça ?... on se demande pourquoi ils sont élus.

Quatre nouvelles personnes intègrent le comité, bonne nouvelle.
Cela correspond à quatre démissions, mauvaise nouvelle.
Matthieu Cornette, Grand Maître, sélectionneur de l'équipe de France féminine a préféré ne pas siéger au sein du comité. C'est un poste bénévole. Il reste sélectionneur. Ce n'est pas un poste bénévole.
Deux autres membres de la majorité n'ont plus souhaité participer à ce comité. Et hélas, Jocelyne Wolfangel, responsable des féminines de la fédération, membre du Bureau fédéral. Ce n'est pas rien le Bureau fédéral. C'est la tête de la fédération, le haut de la pyramide.

J'ai beaucoup de respect pour Jocelyne, nous avons fait partie de la même équipe sous trois présidents différents. Nous avons ensuite été à nouveau élus sur deux listes différentes (j'allais dire « opposées », mais je ne suis pas opposé à Jocelyne).
La responsable du secteur féminin a été blessée par des attitudes, des décisions, un manque de considération, et parfois du mépris de la part de membres de « son » équipe, et notamment de la part d'autres membres du Bureau fédéral. Le président fédéral n'a pas su gérer ces conflits, il a lui-même commis de grosses fautes (je pense en particulier à une nomination à la commission des féminines de la FIDE sans consulter les responsables françaises).

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Début du comité directeur, le président tente de mettre sur mon dos la diffusion d'informations internes au comité, relatives à la démission de Jocelyne. Je démens, et lui demande d'arrêter de répandre des rumeurs sur moi.
Note : le lendemain matin, à l'hôtel, j'étais le premier au petit-déjeuner, et le président fédéral arrive en second. Il s’assoit face à moi, et après quelques échanges banals, me demande « Alors, c'est qui qui a diffusé les mails ? » ... juste pour ceux qui l'avait cru quand il m'accusaient à tort ...

Bref, je suis innocent comme l'agneau. Mais le président qui décidément fait une fixation, raconte des mensonges sur le contenu de ce blog. Il a de saines lectures, mais il ne sait pas lire. Je corrige ses mensonges et lui demande vivement d'arrêter ses médisances. Ses délires sont tellement énormes, que les gens qui ne me connaissent pas sont surpris, quand ils me croisent, que je n'ai pas des pattes de sanglier et une queue fourchue.

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Le DTN adjoint a le temps de rappeler les résultats sportifs, et le 3e titre de Champion du Monde Vétéran de l'ancien Champion de France, Anatoly Vaïsser. Trois fois hourra pour Anatoly ! Je pense que c'est le seul moment positif de ce comité.

Arrive Aurélie Dacalor, membre du Bureau fédéral. Le président veut continuer l'ordre du jour, mais Aurélie lance «Alors on fait comme si rien ne s'était passé ? ». Il s'en suit un échange assez tendu avec le président qu'elle avait pourtant soutenu jusqu'ici. L'histoire est liée à la démission de l'autre femme du Bureau. Depuis quelques temps, Aurélie voulait soumettre une proposition à la commission des féminines : supprimer les championnats de France jeunes féminins, et mettre tout le monde en mixte. Audacieux. Malgré le refus de la commission des féminines, elle met le sujet à l'ordre du jour du comité directeur de juin 2014. Faute de temps, le sujet n'est pas traité. Il y a quelques jours, elle décide avec trois autres jeunes femmes, de lancer une pétition sur ce sujet. Entre temps, le président avait nommé Aurélie vice-présidente, sans passer par le comité directeur, donc au mépris des règlements fédéraux, vive l'anarchie !

Nous avons donc la vice-présidente (la numéro 2 de la FFE) qui lance une pétition contre un autre membre du Bureau fédéral. C'est la goutte d'eau... Quelques vifs échanges de mails plus tard : démission de Jocelyne et de plusieurs membres de la commission des féminines, démotivées, dégoûtées.
Le président se rend compte un peu tard qu'il y a un problème, il range mon portrait sur lequel il s'entraînait à lancer des fléchettes, et tente de rattraper le coup. Avec le talent de management qu'on lui connaît, il réussi à blesser sa vice-présidente avec un mail ambigu. Ce mail a fuité, nous vivons une époque moderne.

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Revenons à samedi, en plein comité directeur, la vice-présidente demande au président comment réparer le tort qui lui a été fait... gêne du président qui parle de retrouver les gens qui ont diffusé ces mails... mais ce n'est pas vraiment la question, d'ailleurs l'info diffusée était réelle. Le Président baisse la tête.
L'ordre du jour voulait que la vice-présidente présente l'avancement de son projet participatif, elle ne s'occupera plus de ce projet, elle nous renvoie vers son adjoint.
Aurélie demande à nouveau ce que compte faire la fédération pour rétablir son honneur. Quelques membres du comité tentent de calmer le jeu, mais le mal est fait. Le président, pris au dépourvu parle d'un communiqué, puis tente de botter en touche, Aurélie se fâche, elle émet de forts doutes sur les compétences du président, puis se lève : « l'équipe en place m'a craché à la figure !». Le président est très mal à l'aise, il n'est pas le seul. L’éphémère vice-présidente quittent la réunion, la gorge serrée certains entendent « je démissionne ».
Jusqu'ici, les démissions s'étaient accumulées, mais elles n'avaient touché que des membres de commissions, ou des membres du CD. A présent, ce sont les membres du Bureau qui partent. La plus haute instance fédérale vient de voir deux membres sur six claquer la porte.

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Après le départ de l'ex vice-présidente, et la démission de l'autre femme du Bureau, le président fédéral demande s'il y a des volontaires pour rejoindre le Bureau. Personne. Il m'interroge... je réponds : « il y aurait une condition qui ne te plairait pas » (sous entendu, sa démission).
Lors du repas du soir, il tentera de trouver de nouveaux candidats. Quelques « peut-être » se font entendre. Mais quand nous évoquerons à nouveau le sujet le lendemain, on reste sur les « peut-être ». D'autant qu'il faudrait que les femmes soient représentées. Il n'en reste que trois d'actives au CD (la 4e n'a pas repris sa licence et a annoncé qu'elle n'était plus motivée... mais sans formaliser sa démission, une de plus... ou plutôt..., une de moins). Des consultations se feront, et nous voterons par email... Le président est de plus en plus isolé, pourtant sa force est grande... je parle de sa force centrifuge.

Commission Art et Culture : rien
Commission Communication et Médias : rien
Commission Contrôle de Gestion : adoption du règlement, plus d'un an après la création de la commission... le contrôle de la gestion avance doucement.
Commission d'Appels Sportifs (dont je suis président) : adoption du nouveau règlement intérieur.
Équipe de France : Le CD réaffirme que le sélectionneur sélectionne qui il veut.
Commission d'Homologation : adoption d'un nouveau règlement intérieur.
Commission Développement Clubs : non traité faute de temps... ce qui énervera, à juste titre, Jérôme Valenti. Il vient d'intégrer le CD, suite aux nouvelles démissions, et se demande s'il reviendra. Il critique très sévèrement l'organisation des débats, et l'absence de choix politiques clairs.
Commission Elo et Compétitions : rien
Commission Féminines : Le rapport a été envoyé aux membres du CD par J. Wolfangel et son équipe. En comité : rien, et le président n'a pas trouvé de nouveaux ni de nouvelles bénévoles.
Commission Handicap : Frédéric Loyarte, qui fait un excellent travail est obligé de re-défendre un texte qui avait pourtant déjà été soumis au comité directeur. Oui, il y a des contraintes liées à la participation de joueurs à mobilité réduite, et oui ce sont des contraintes indispensables.

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Commission Jeunes : Jacques Mathis qui n'est pourtant pas élu au CD a assisté à tout le comité. Certains s'en sont étonnés. Pour ma part, je trouve ses remarques posées, justifiées, et ses interventions réfléchies, donc cela ne me pose pas de problème. Il préside la commission jeune, et la moitié de nos licenciés sont des jeunes, donc il a sa place. J'ai d'ailleurs rappelé que par le passé, le Comité Directeur fédéral était public, comme un conseil municipal.
Les jeunes donc : réduction du nombre de sélectionnés aux compétitions internationales. C'était l'avis de l'Assemblée Générale, et l'équipe en place n'en avait pas tenu compte. Nous redevenons raisonnables. Vous voyez qu'il fait du bon travail Monsieur Mathis.
Les transports pour les championnats du Monde ou d'Europe sont pris en charge pour la fédération depuis dix ans. La commission jeune voudrait faire payer les jeunes (charge à eux de trouver des aides locales)... non, ça ne passe pas. Monsieur Mathis voulait ainsi trouver de l'argent pour augmenter son budget et organiser plus de stages. Cela part d'un bon sentiment, mais prendre l'argent dans la poche des licenciés... c'est mal vu. Ils peuvent trouver des aides locales, on les aidera. Il paraît que c'est facile de trouver de l'argent. Mais non... cela dit ma proposition de continuer à tout prendre en charge ne passe pas non plus, et on décide de ne prendre en charge qu'une partie du transport... quelle partie ? Mystère.

Toujours les jeunes. Depuis des années, l’Île de France demande des places supplémentaires. Et comme dans les promesses électorales de l'équipe en place, il y avait des promesses pour l'Île de France... Ceux qui ont assisté à la dernière AG ont vu l'Île de France ne pas approuver le rapport de la commission jeune. Bref on fait cadeaux de quelques places en Championnats de France Jeunes. Je m'oppose à la première proposition de diminuer le nombre de filles pour augmenter le nombre de garçons.
  - Pourquoi ? demande le président fédéral.
  - Pour respecter la parité. Et puis nous avons une crise avec les féminines. Quel message ferions nous passer en baissant le nombre de filles au Championnat de France Jeunes ?
  - Quelle crise ? demande le président fédéral. (il a l'air sérieux)


En conclusion, on ne diminue pas le nombre de filles, mais on augmente le nombre de garçons... cherchez l'erreur.

Pour les parties rapides, on revient au 3e coup illégal perd la partie (ancienne règle) pour les qualifications jeunes... je n'aime pas changer les règles en cours de saison, mais « vive l'anarchie ! » étant le nouveau slogan de la FFE, vivons avec l'air du temps. J'ai tenté de limiter aux poussins, petits-poussins... le comité à poussé jusqu'aux pupilles.

On ne parle pas des résultats sportifs de nos jeunes.

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Proposition de baisser l'aide de la FFE pour organiser des stages de formation d'animateurs... Encore une tentative de faire payer les clubs à la place de la FFE. Un peu gros, le comité refuse.

Commission Technique : démission douce de Christophe Philippe. Il est remplacé par Gérard Hernandez. J'aime beaucoup Gérard, mais … encore une démission.
Puis proposition hallucinante du président de la FFE dans le cadre de sa chasse aux sorcières : il demande qu'on vire Sylvain Rivier de la Commission Technique. Sylvain Rivier est un gros travailleur, il a le défaut d'être fort en gueule.
  - Pourquoi l'exclure ?
  - Parce qu'il s'est mal comporté.
  - Quoi précisément ?
  - Il a dit du mal de nous.
  - On peut avoir des détails ?
  - On a rien là, mais il a dit des choses inadmissibles.
  - Si c'est une procédure disciplinaire, il faudrait suivre la filière disciplinaire.
  - Allez on vote
  - ??

Personne ne comprend la faute de Sylvain. Il n'est pas là pour se défendre.
Je demande s'il a commis une faute technique pour être viré de la commission technique. Et puis qui va le remplacer ?
  - Pour le remplacer, on verra plus tard.
  - ??
  - on vote

La majorité des membres présents s'abstiennent, faute d'informations. Les autres votent contre ce renvoi qui manque d'explication. Les membres du Bureau, moins Christophe Leroy, avec les pouvoirs qu'ils ont en main l'emportent de deux voix (compter aussi la voix du DNA). Sylvain a donc été viré par les absents (pouvoirs donnés sans connaître ce point qui n'était pas à l'ordre du jour). On vire un bénévole qu'on a pas réussi à faire démissionner. Plusieurs membres de la CT sont très choqués par cette décision peu démocratique. Encore des départs à prévoir. On peut virer n'importe qui, n'importe quand, sans qu'il se défende, et sans présenter d'éléments contre lui.

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Commission juridique : rien, alors qu'un rapport avait été envoyé. (faute de temps?)
Commission des Scolaires : quelques toilettages du règlement qui mériterai des simplifications. Vote d'un mini budget de 1500€ pour des bons d'achats à la boutique fédérale si elle existe encore. Le Trésorier fédéral s'oppose à cette dépense imprévue, il est dans son rôle.
Commission des vétérans : rien
Commission de l'Arbitrage : rien (depuis longtemps)
Commission médicale : validation de la nouvelle composition. Travail sur d'éventuelles contre-indications.

Commission Emploi, Formation : Un exposé assez touffu de Christophe Leroy. Sans doute de bonnes idées et une motivation certaine. Mais le tout caché sous une masse d'information incohérentes.
Un membre du CD m'a fait remarquer que son intervention ressemblait à ça :



International : rien... après tout, il n'y a eu qu'un congrès de la FIDE, une AG de l'AIDEF (la FFE n'était pas représentée), une réunion de l'ECU (la FFE n'était pas représentée). La FFE ne va pas aux réunions des échecs francophones, ni des échecs européens. Triste.

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Alors que l'heure de clôture du comité est largement dépassée, le président demande qu'on vote sur sa rémunération.
J'indique qu'on a pas le temps de débattre, et qu'on peut tout aussi bien passer directement au vote. Ma position est simple : s'il fallait le payer aux nombres d'heures qu'il s’agite, il faudrait doubler son salaire. S'il fallait le payer aux résultats, il devrait rembourser son salaire.
Le CD vote pour le maintien du salaire actuel. Après le vote, le trésorier propose un nouveau vote pour augmenter le salaire. Tout le monde lui tombe dessus. Un membre du comité rappelle que le président est toujours salarié du club de Chalon-en-Champagne. Je rappelle que l'ancien président était bénévole. Il est amusant de constater que le trésorier demandait une augmentation du même montant que celle qu'il avait refusée aux scolaires. Chacun appréciera son sens des priorités. Il paraît que le président l'appelle « mon trésor ».

Situation financière : bâclé en cinq minutes alors que tout le monde range ses affaires. Déficit prévisible ou pas loin de l'équilibre, le trésorier indique que ça peut être aussi moins 20.000 €.
Point sur la recherche de partenaires : pas traité spécifiquement. Des entreprises nous demandent de servir de commercial et de toucher un pourcentage sur les ventes effectuées...
Baisse de 10.000 € de la subvention du ministère.

Procédures en cours : non traité faute de temps.

Nouveau Bureau : pas de candidature ferme. On attend les réponses des filles. En attendant, validation de Christophe Leroy au poste de Secrétaire Général.

Questions diverses : traités à la gare de Lyon avec Jacques Mathis, Jérôme Valenti et Etienne Mensch devant un sandwich et de l'eau gazeuse.

Pendant ce temps, le président fédéral plante quelques aiguilles dans une poupée avec des lunettes et un petit ventre rond.