jeudi 7 mai 2015

WTCC Tsakhkadzor : suite et pas faim

Le Championnat du Monde s'est terminé ... dur d'écrire quand on voyage.

Pas de suspens, les Chinois sont Champions du Monde, un beau doublé puisqu'ils avaient remporté les Olympiades en août.

Saurez-vous reconnaître lequel n'est pas Champion du Monde ?

Quelques mois plus tôt en Norvège : Ukraine - Chine 
(votre serviteur au fond en bleu)

Les Etats-Unis jouent contre Cuba... un avant goût de la rencontre Obama-Castro. L'arbitre est iranien.
A noter que les deux adversaires au 4e échiquier portent la veste de sport offerte par l'organisateur. USA et Cuba arborent la même tenue.
Je passe à côté du match Chine-Inde... 3 milliards de spectateurs... environ.
Les ukrainiens font des nulles assez rapides, ils assurent la 2e place. Un peu plus tôt, dans les couloirs de l'hôtel, j'ai croisé Ivanchuk, il pousse quelques cris. Visiblement, il n'a pas dormi de la nuit.

Les chinois annulent sur deux échiquiers. Ils sont champions du Monde ! Les deux derniers échiquiers peuvent donc annuler tranquillement... tu parles, fini l'époque soviétique... enfin, je veux dire... vous m'avez compris. 6h de jeu plus tard une nulle et un gain... 6h ! alors qu'une nulle suffisait... vous comprenez pourquoi ils sont forts ?

Avant la remise des prix, petite photo avec les 10e (qui a dit les derniers ?)


Un des joueurs égyptiens (le barbu, à droite sur la photo) me demande si je suis de la famille de Jaan Ehlvest, Grand Maître américain d'origine estonienne ... je vous laisse juger.

à gauche S.E., à droite J.E.


Une fois la ronde terminée, sans incident, le Chef Arbitre, Ashot Vardapetyan, le meilleur arbitre du monde (il lit ce blog ...) et moi allons dans le bureau des arbitres. Je remarque alors seulement l'inscription sur la clé de la salle :


Nous avons un petit doute : faut-il remettre une médaille pour le 5e échiquier (remplaçant) ? Le texte est un peu ambiguë... mais finalement ... non.
Ashot me demande de vérifier sa vérification des calculs de l'ordinateur. Deux ou trois points m'embêtaient un peu. Aussi quand il m'interroge, je pars dans une explication détaillée de mon travail. Il me coupe "Ce n'est pas ma question : tu es d'accord ou pas ?" Moi : "oui". Lui : "Alors c'est bon, on fait la remise des prix".

Remise des prix très solennelle. L'Arménie termine 3e.
L'épouse de Peter Leko fait la traduction en anglais.


Une pianiste joue du piano, une soprano soprane et un ténor ... chante aussi.


Les trophées sont magnifiques, j'ai essayé d'en piquer un... mais finalement non.


On appelle Ivanchuk pour une médaille au 2e échiquier, il reste longtemps dans son fauteuil, normalement les joueurs avaient des places réservées devant la scène. Il finira par venir chercher sa médaille, et cela n'étonne personne.

Toujours un grand moment de soulagement, pour les arbitres, quand se termine la remise des prix.
J'ai du mal à imaginer que je quitte l'hôtel à 3h du matin.
Mais l'assistante de l'organisateur nous pousse dans la salle du restaurant ...


à ma gauche (donc à droite sur la photo), Igor, l'arbitre russe boit de la vodka suédoise.
Le français goûte le "cognac" arménien... ils n'ont pas le droit d'utiliser le terme "cognac" ... Un arménien - dont je tairai le nom - me cite un proverbe : "Quand on boit du cognac français, on veut une femme. Quand on boit du cognac arménien, on veut du cognac français !"

Je me couche et me relève aussitôt. La navette pour l’aéroport est déjà là.
Deux femmes de chambre entrent dans la chambre (est-ce une nouvelle règle de venir à deux, par sécurité, dans la chambre d'un français ?... pourtant ce n'est pas un Sofitel). L'une d'elles me dit alors "Mes nibards !" ... je me promets d'arrêter le cognac arménien... puis elle ouvre le frigo pour inspecter le "mini bar".
Je n'ai rien consommé. Je descends à la réception. Des ukrainiens, des indiens.

Je partage le taxi avec le 1er échiquier indien... enfin avec le joueur qui jouait au premier échiquier (on n'avait pas posé un morceau de bois). Nous avons une discussion très intéressante sur le rôle du capitaine... dont j'ai presque tout oublié.
Un point cependant : il me dit qu'une aide capitale (donc une tricherie) serait de savoir s'il est mieux ou moins bien pendant la partie. Tout simplement. 
Si le capitaine lui indique qu'il est mieux ou moins bien, ce n'est pas la peine de lui donner la suite de coups, il saura la trouver. 
Au milieu d'une longue phrase, je m'entends prononcer le début de la phrase en anglais, et en même temps, j'entends une voix française dans ma tête me dire "oh pôvre, je sais pas comment tu vas la terminer celle-là, mais tu aurais mieux fait de mettre un point au lieu d'enchaîner les virgules !"
Le grand maître me propose aussi un moyen de communiquer avec son capitaine : il suffit d'apporter un café plus ou moins sucré en fonction de l'évaluation de la position, même pas la peine de changer de breuvage (cela pourrait attirer l'attention), juste le dosage de sucre...
Je raconte alors à mon compagnon de route, l'histoire du yaourt à la myrtille, dans le match Karpov-Kortchnoï (championnat du monde 1978). Les plus anciens la raconteront aux plus jeunes... personnellement, j'avais 7 ans ;-)

à suivre
Va-t-il pleuvoir lors de la visite de François Hollande pour les cérémonies du centenaire du génocide arménien ?
Pourquoi le vin est-il sucré ?
L'avion a-t-il des ailes ?
Les jeunes sont-ils bien dans leur Pau ? (jeu de mots de F.B.)
Ai-je mangé des gaufres ?

vous le saurez en suivant la suite de nos aventures !