mardi 31 mars 2015

Depuis la Martinique, j'anime un stage en Guyane

Nous vivons une époque moderne.
La Guyane se dynamise. Je devais animer cette formation depuis chez moi, en Provence. Mais suite au désistement de ma collègue Anémone Kulczak, j'ai du la remplacer au pied levé, me voici dans les Antilles à la date prévue pour cette formation. Merci Anémone grâce à qui je reviens au soleil ;-)

 La douzaine d'arbitres stagiaires, sous le regard de Big Brother

Après des contacts avec mon homologue, Yves Duplan, président de la Ligue de Guyane, et Daniel Baur, un professeur des écoles, nous avons mis en place ce stage de formation.
Le Rectorat de la Guyane s'est impliqué, en particulier madame Sandrine Ingremeau, IPR IA de Mathématiques. Les locaux et les moyens techniques du Rectorat ont été mis à notre disposition.
Côté fédéral, c'est l'arbitre international Francis Delboë qui a tenu le projet à bout de bras

J'utilise deux ordinateurs, l'un pour la visio-conférence (ci-dessus) 
et l'autre avec lequel je contrôle à distance l'ordinateur du Rectorat de Guyane

La majorité des stagiaires sont des enseignants. Ils comprennent vite les subtilités des compétitions par équipe de Nationale IV auxquelles ils ne seront jamais confrontés, mais qui est au programme. 
J'utilise, bien sur, le Livre de l'Arbitre et le Livre de la Fédération. Pour le reste, j'ai créé des présentations sous forme de power point.
Nous parlons essentiellement des compétitions jeunes et scolaires, car c'est leur motivation première.

Le stage commence à 7h (Guyane), il est 6h du matin à Fort de France. Pas de petit déjeuner ce matin. Même chose le lendemain. Voilà ce que je rate :-(

photo prise deux jours plus tard, au petit déjeuner

Mes deux premières journées dans les Antilles ne m'ont pas donné l'occasion de prendre des coups de soleil : matin et après-midi, formation initiale avec la Guyane, et les deux soirs, formation continue, cette fois en live. Présence de Gilles Suez-Panama, mon collègue Président de la Ligue de la Martinique qui m'a invité. Merci Gilles.
L'examen n'est qu'en juin. J'ai proposé de "revoir" les stagiaires guyanais une semaine avant (bénévolement), pour faire le point et réviser avec eux. Le Rectorat a répondu favorablement, et mettra à nouveau ses moyens à notre disposition. 
Merci à tous et à toutes.

dimanche 29 mars 2015

Le métro vers les Antilles

Mercredi, j'entends crier mon nom dans le métro.
- Ah salut Florence.
- Salut Stéphane.
Smac, smac
- Tu vas où avec ta valise ?
- Dans les Caraïbes, une semaine à la Martinique, puis une semaine à la Guadeloupe. Et toi, tu vas où ?
- A la Sécu.

Bus, Marignane, avion, Orly, attente.
Un couple d'une soixantaine d'années.
"Chéri, on a fait quoi l'année passée ?
- Y'a deux ans, on a fait les Etats-Unis, l'année d'avant, on a fait la Grèce, mais l'année dernière, je ne sais plus.
- On a pas fait le Brésil ?
- Ah non, c'était le Mexique, oui c'est ça on a fait le Mexique"

Je corrige une présentation pour un stage que je dois donner, et je l'envoie à la responsable en Guyane...
Je tends l'oreille vers le couple pittoresque. La femme lit une brochure :
"Chéri, regarde !
- Oui ?
- Ils proposent un "forfait aventure"
- Ah c'est quoi ?
- Tu peux visiter une île presque déserte."

Je prie pour être assis loin d'eux.
Je voyage de jour, ce qui ne m'est pas habituel. Quelques films sont proposés, dont les Lumières de la Ville (City Lights) de Chaplin, avec un arbitre qui souffre :

Arrivé à l’aéroport, Aimé Césaire, de Fort de France, je suis accueilli par Raymond Gouait, que j'avais rencontré lors de ma dernière visite en 2008.
Je loge à l''hôtel La Batelière, mais je ne risque pas de profiter de la Mer des Caraïbes, ni de la piscine : demain matin, à 6h, j'anime un stage avec la Guyane en visio-conférence. Huit heures de cours, et le soir, une formation continue jusqu'à 21h. Après-demain, même programme.

Je profite des derniers rayons de soleil, la vue depuis la terrasse de ma chambre :


zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz...




vendredi 20 mars 2015

Film - Le Tournoi

J'ai eu la chance de voir "Le Tournoi" en avant première au cinéma O'Ciné de Dunkerque, durant l'Open International de Cappelle la Grande.



Le cadre : un open d'une semaine dans un grand hôtel à Budapest.
Les personnages : des jeunes (20 à 30 ans) joueurs d'échecs professionnels.
L'histoire : le champion de France, Cal, 22 ans, génie déconnecté du monde, décompresse après les parties dans des activités immatures. Sa relation avec Lou. L'apparition d'un jeune joueur très talentueux...

Votre serviteur à gauche, Anthony Wirig Grand Maître au centre, Anémone Kulczack Arbitre internationale à droite.
Après l'avant-première.

Les plus : les conseillers techniques du film.
Des joueurs comme Anthony Wirig (photo ci-dessus). Un des amis du héros s'appelle Anthony, et ce n'est pas un hasard.
Joachim Iglesias est également beaucoup intervenu. Voir son portrait (2008) sur pokemonchess. Son personnage apparaît en clin d’œil vers la fin du film. Il a coaché les joueurs, et sans doute alimenté les scénaristes de quelques anecdotes. Je peux témoigner, en tant qu'arbitre international, que les bêtises (paris stupides par exemple) décrites dans le film sont réellement arrivées, et pour certaines, Joachim en fut l'acteur principal. Non, je ne dirai pas lesquelles. La force du film, c'est de concentrer ces débordements sur une semaine.
Je me souviens d'un joueur (sans rapport avec le portrait précédent, naturellement) qui, ayant remporté un open international, s'est présenté à la remise des prix en dragqueen. Il a fallu lui expliquer que vis à vis des élus, ce n'était peut-être pas une bonne idée.
Les déguisements sont très présents dans le film, et je vous recommande particulièrement un lapin rose ...

Lors de l'avant-première, ma collègue arbitre, Anémone Kulczak a aussi témoigné de la réalité des faits montrés dans le film. Anémone a écrit par la suite : "Le Tournoi : Une bande de jeunes en perpétuel mouvement pris dans un puissant tourbillon d'émotions qui les dépasse. Enfin un film qui dépeint une jeunesse vivante de joueurs d'échecs bien loin des clichés filmographiques habituels !"

Et bien sûr Fabien Libiszewski.


C'est l'un des rôles principaux du film, et ce fut une découverte : Fabien est non seulement un excellent joueur devant l'échiquier, mais aussi un excellent joueur devant la caméra !
Il a su composer un vrai personnage, touchant, drôle, émouvant, humain.
Bravo et merci à Fabien, j'espère qu'on le reverra sur l'écran.
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Il est évident que ces joueurs ne sont pas représentatifs de tous les joueurs de haut niveau. Beaucoup ont une vie calme et sérieuse, et passent leurs soirées en famille ou à étudier. Mais ce type de comportement existe, aux échecs comme dans d'autres sports ou dans d'autres professions (on peut penser aux musiciens).
Mon expérience sur les tournois de haut niveau m'a montré  que ces joueurs "décalés" sont rarement les meilleurs, mais plutôt juste en dessous des titrés... quoique, tous les deux ans, aux Olympiades, a lieu la célèbre "Bermuda Party" ... 

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Ci-dessous, le teaser du film :


La sortie officielle est prévue le 29 avril.

Note : pas pour les enfants.


jeudi 12 mars 2015

Un président qui fédère ?

Nouvel épisode mesquin : Les organisateurs des Championnats de France Jeunes à Pau ont pensé à moi, pour animer une conférence sur les "Échecs et le Cinéma".
Le président fédéral abuse-t-il de son pouvoir en leur demandant de ne pas m'inviter ? Je vous laisse répondre à cette question.

Rappel d'épisodes mesquins précédents : Veto du président pour que je n'arbitre pas les championnats de France à Nîmes (une heure de route de chez moi)... la semaine précédent les Championnats, j'arbitrai les premières tables des Olympiades (Carlsen, Caruana, Ivantchuk, Topalov, Kramnik, Aronian,...).
Interdit d'arbitrer le Top 12... qui se joue à quelques minutes de chez moi. En avril, je vais arbitrer le Championnat du Monde par équipe en Arménie.

Je suggère au président fédéral d'utiliser une autre méthode : quand j'ai pris la tête de la commission nationale des arbitres, j'ai intégré des gens compétents, sans regarder quel candidat ils avaient soutenu. Il se trouve que la tête de liste de l'opposition de l'époque était d'accord pour bosser. Pourquoi l'exclure ?
Je préside la ligue de Provence avec des gens qui n'ont pas forcement voté pour moi. Une fois l'élection passée, on est le président de tous, n'est-ce pas ?

PQR suite

Sur le terrain, les clubs informent grâce à la Presse Quotidienne Régionale (la Nouvelle République, Journal de Saône et Loir, Corse Matin, le Télégramme, La Voix du Nord,...) :

sélection de mars :

 Championnat de Provence jeunes

Club d'échecs d'Avoine

Echiquier Royal - Blitz BNPP

Arbitres à Cappelle

Corsica Chess TV

Échecs au féminin Échiquier Guingampais 

Le Champion de France quitte la direction de la fédération

La lettre de démission du Grand Maître Laurent Fressinet :

Dès le début de la campagne électorale, puis au lendemain des élections mon engagement au sein du comité directeur de la FFE a toujours été guidé par la passion que nous partageons pour ce jeu et par l'intérêt des échecs français au service desquels j'ai voulu mettre mon expérience du haut niveau.
Là où j'ai cru pouvoir apporter ma pierre à l'édifice collectif, j'ai dû me résoudre à ma position de spectateur privilégié des décisions prises par le bureau. Certaines vont dans le bon sens, à l'instar des actions en faveur des personnes handicapées et de la formation.
Mais, de mon point de vue, le décalage entre ce qui a été promis et ce qui a été entrepris est trop grand pour poursuivre l'aventure.
Je citerai simplement quelques exemples, pris parmi d'autres qui constituent à mes yeux autant de motifs d'inquiétude pour le devenir de l'action de la FFE :
  • la multiplication de commissions n'offre qu'une illusion que les licenciés ont leur mot à dire : le fonctionnement chaotique du comité directeur empêche les grands chantiers d'avancer, tandis que le réservoir de bonnes volontés n'en finit plus de s'épuiser...
  • le recours stérile et coûteux à une agence privée pour trouver des partenariats si nécessaire au développement de notre sport.
  • l'éviction autoritaire de Sylvain Rivier de la commission technique là où doit primer le dialogue et la liberté d'expression, même si parfois cela peut déplaire.
Et c'est, sans goût de la polémique, que je peux témoigner de la sincérité du compte-rendu de Stéphane Escafre ainsi que je l'aurais fait si mon avis m'avait été demandé par les treize signataires du texte de riposte, dont je déplore par ailleurs la publication sur le site de la FFE, à des fins de règlement de compte.
Sans amertume envers quiconque, les conditions de mon engagement au sein du comité directeur de la FFE ne sont aujourd'hui plus réunies. Et c'est pourquoi je donne ma démission du comité directeur fédéral à partir de ce jour. Mais tout cela importe peu, l'essentiel demeure le rendez-vous devant tous les échiquiers et pour cela soyez certains que vous pourrez toujours compter sur moi !
Fait à Paris le 01/03/2015,
Laurent Fressinet