mercredi 22 avril 2015

World Team Championship Tsakhkadzor Ronde 1

Levé trop tôt, je ne sais pas si je suis encore calé sur l'heure des Caraïbes ou déjà sur Marseille, mais certainement pas encore sur le Caucase (c'est cocasse).

Petit déjeuner copieux (c'est mieux qu'au pieu).
Je m'installe dans la salle des arbitres un peu avant 9h, et j'attends.

 
(note pour C. j'ai mis cette montre le 1er jour, c'est tout, promis) 

Petit café, polo des dernières Olympiades (je me la pète un peu... le Chef Arbitre porte le même).
Arrive Khalifa Khouri, arbitre international des Emirats Arabes Unis. Il travaille pour une compagnie pétrolière, mais je ne pense pas qu'il soit pompiste.
C'est un des arbitres de match. Nous attendons les capitaines ou les chefs de délégation qui viennent nous remettre la composition des équipes, entre 9h et 9h30. Les parties débutent à 15h.
Le Chef Arbitre m'a délégué cette tâche, d'une part parce qu'il faut bien m'occuper, et d'autre part car, étant arménien, il ne veut pas être accusé de connaître à l'avance la composition des adversaires de son pays.

Petit défilé des équipes, j'essaie de parler espagnol avec les cubains, mais ils me répondent en anglais, ce qui est tout de même un peu humiliant.

A 9h30, je donne les compositions au grand chef, qui les envoie à l'organisateur, pour le site officiel : http://wtcc2015.am/
J'ai une heure de libre, je cherche la sortie, descends l'escalier monumental... et tombe sur ...


le hall d'entrée... pour vous donner une idée de la taille, au fond à droite, c'est une cheminée où on pourrait faire rôtir un bœuf ... n'ayant pas de boeuf à rôtir, je prends l'escalier, et monte 3 étages puisque je suis au 3e... un peu d'exercice, ça ne fait pas de mal... et j'arrive au 4e étage ... ben c'est quoi ça ?


 ah ok, le 1er étage n'existe pas, tellement le lobby est haut..., bon, je redescends


ça rappelle un peu Shinning, non ?

Bon, avec tout ça il est l'heure de la réunion des arbitres, je mets une veste et une cravate et je sors... ooops, je re-rentre, je mets aussi un pantalon et je sors.

Retour à la salle de jeu où je retrouve Alireza Mousa Ali, arbitre international, d'Iran. Il a deux doctorats, enseigne et s'occupe de santé publique. A ta santé public !

(Alireza Mousa Ali et votre serviteur qui fait semblant d'écrire quand je vois un photographe)

Petit entraînement pour régler les pendules, petit test pour rajouter deux minutes, tout va bien. J'attribue les matchs avec le grand chef. On évite Israël pour l'iranien, et la Russie pour ... le russe. S'il y a un problème sur l'Arménie, le chef me laissera intervenir.
Nous préparons la salle, vérifions les position des échiquiers, des pièces, l'éclairage, les affichages. Rappel des consignes en fin de partie, les différentes signatures à apposer, tout ça, tout ça.

La salle fumeur est juste au même étage... éh oui, fumer est autorisé dans l'hôtel, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu ça.

Et si on allait déjeuner... je me contente d'un verre de lait, ... oui, enfin, voilà quoi.

(Khalifa et le petit chef) 

Mon verre de lait terminé, je remonte me changer. Cette fois, je prends l'ascenseur pour ... (non, pas pour l’échafaud) ... pour gagner du temps. Je mets le polo officiel, et j'évite les photographes.

La salle est prête, il ne manque plus que les joueurs.


Pour entrer, tout le monde doit passer par le contrôle. Parmi les agents de sécurité, il y a trois policiers, des vrais avec des détecteurs de métaux


Des vrais policiers comme dans les films.

Allez la ronde commence enfin, ... enfin.... au prochain numéro ^^


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merci à ceux qui ont partagé le lien vers ce blog.
Voici des stats en visiteur unique (si vous vous connectez deux fois ça ne compte qu'un) d'hier
France
544
Russie
111
Arménie
28
États-Unis
28
Suisse
13
Allemagne
13
Serbie
7
Ukraine
5
République tchèque
4
Royaume-Uni
4

mardi 21 avril 2015

Cérémonie d'ouverture, repas et Technical Meeting

Il est 23h30, panne de courant, mais internet fonctionne, étrange... j'ouvre la fenêtre... brrrr... on annonce de la neige pour demain, bon pas de lumière à l'extérieur, la coupure semble générale.
Le chauffage, ça passe par internet ? ooopss... pensez à bien se couvrir.
Bon, ben au lit alors, la suite demain, j'ai plus de batterie.
Ah ben ça y'est c'est revenu

Où j'en étais ... ah oui, dîtes-donc, le président de la république est aussi président de la fédération arménienne. Pas le président français, ils ont le leur de président en Arménie. On a essayé de leur refiler le notre, mais ils n'en ont pas voulu, ni de l'ancien d'ailleurs... oh ben zut alors, l'électricité a encore sauté, et pourtant internet fonctionne, étrange...

Bon plus de batterie, plus de lumière, à demain pour de bon...
Et voilà, magie du texte écrit, nous sommes demain.

Cérémonie d'ouverture magnifique. Nous commençâmes par une danse très acrobatique. Les discours officiels, puis une danse plus poétique.

Ce Championnat du Monde intervient à l'occasion de la célébration du 100e anniversaire du génocide arménien (plus d'un million de morts). "Espérons que les peuples ne s'affronteront plus que devant les échiquiers, et dans d'autres événements sportifs, pour proclamer la victoire de la lumière sur l'obscurité et de la raison sur la violence".

Le tirage au sort a lieu à la fin de la cérémonie. Chaque capitaine est appelé à tour de rôle, il choisi un danseur ou une danseuse, selon ses goûts. La personne choisie effectue alors une danse à l'issue de laquelle elle ouvre un large éventail où le numéro d'appariement apparaît.
En même temps, en Chine ont lieu les Championnats du Monde par équipe féminin. Pour le tirage au sort des numéros d'appariements, les participantes choisissent un panda. A l'intérieur du panda se trouve le numéro. Je crois que les pandas sont en peluches.

Vers 20h, une soixantaine d'officiels sont invités dans un "salon privé". Sur les tables, je vois du vin rouge arménien, et du "cognac" Ararat.
Mon voisin est un des représentants du comité olympique arménien (je crois), il est arbitre de boxe, et a officié aux Jeux Olympiques d'Atlanta et de Sydney. Sur la photo ci-dessous, il essaie de me coller une gauche, mais je suis prêt à lui balancer un pain, voir plusieurs.


Arrivée du Président de la République, un Match Arbiter veut prendre une photo, mais instantanément apparaît un monsieur sportif portant un costume sombre et une oreillette, il lui fait comprendre que cela ne se fait pas.

Le repas est excellent, mais je serais bien incapable de vous dire ce qui nous a été servi. J'ai juste reconnu des œufs de poissons venu d'Iran, et des radis.
Des danses et des chansons accompagnent le repas. La présentatrice TV qui co-animait en anglais la cérémonie d'ouverture est à notre table. Quand une chanson est interprétée en français, elle me demande de quoi cela parle... et me voici à traduire des paroles de Joe Dassin et Mireille Mathieu.

En dessert, il y a eu du riz cuit dans une citrouille, le ghapama :


Mais comme dans les contes de fées, quand la citrouille arrive, il est temps de rentrer, je goûterai le "cognac" Ararat une autre fois. Il est 22h, direction le ...

Technical Meeting :

Le Chief Arbiter (à ma droite) rappelle aux chefs de délégations ainsi qu'aux capitaines les règlements spécifiques des Championnats du Monde, le contrôle de temps, la tolérance zéro pour arriver au début de la partie (si vous n'êtes pas là à 15h pile, vous avez perdu), le fait que les pendule compte les coups.
J'avais soulevé ce problème lors de notre réunion préparatoire avec Ashot. Les joueurs préfèrent que la pendule compte les coups. Nous préférons tous les deux, légèrement, qu'elle ne compte pas les coups, mais nous appliquerons la première solution : en effet ce sont des joueurs expérimentés, il y a 49 Grands-Maîtres et un Maître (Ashot me dira malicieusement : "nous n'aurons pas trop à nous soucier des normes"), ils ne vont donc pas oublier d'appuyer. Et les échiquiers sont suffisamment éloignés pour qu'ils n'appuient pas sur la pendule du voisin.
Cela semble convenir à tous.

Le chef de délégation égyptien est surpris de ne pas avoir accès à la salle de jeu. Nous le renvoyons vers l'organisateur.
Le représentant indien demande s'il y a des plats végétariens. Et d'autres demandent si on peut mettre une étiquette à côté de chaque plat du buffet.

Bon, quand les questions ne sont plus techniques, c'est qu'il est l'heure d'aller dormir. Je suis arrivé en Arménie vers 2h du matin... il s'en est passé des choses.
On nous distribue des polos et des vestes de sport, avec ordre de les porter demain... bon, on évitera les photographes (note pour moi-même : arrêter le riz avec les pâtes).
Sur les polos : le logo du Championnat du Monde.



j'ai cru que c'était une fleur, et vous que voyez-vous ?

A suivre :
La première ronde va-t-elle enfin commencer ?
Cuba va-t-il battre la Russie ?
Pourquoi la France n'est-elle pas qualifiée ?
Est-ce que je parle ukrainien ?

Vous le saurez en lisant la suite de nos aventures

lundi 20 avril 2015

Yerevan by night, Tsakhkadzor by day

rappel des épisodes précédents : En route pour les Championnats du Monde par équipe, je retrouve des chinois à Moscou.

Je commence à discuter avec le chef de la délégation chinoise dans l'avion. Entre nous deux, un jeune grand maître demande à changer de place, il ne parle pas anglais. Il est remplacé par le n°1 chinois, 14e joueur mondial, qui nous sert de traducteur. Il s'appelle Ding, et ses parents l'ont appelé ainsi parce que ça sonne bien. Je l'avais rencontré l'année passée à Capelle la Grande. Il avait remporté le tournoi devant plus de 600 joueurs.
Mais, est-ce ma conversation ou les 8h de vol qu'il a déjà accumulées ? Qui dort ? Ding.

Je somnole aussi, et après 2h30 de vol, nous arrivons à Yerevan, capitale de l'Arménie, et terre natale des ancêtres de C.
Ma valise est la première à sortir, normal, c'était la dernière à être entrée dans l'avion. Je suis donc le premier à passer la douane à qui je présente mon passeport. Elle s'en tamponne.
Grande foule, et au milieu de la foule, un symbole universel : un échiquier. Un monsieur derrière le panneau. Je suis fatigué, j'ai failli tomber dans le panneau. Il me demande si je parle russe. Niet. Arménien ? non plus. Il me fait signe de ne pas bouger. Il a une liste, je lui dis que les chinois arrivent. Et à chaque fois que des asiatiques sortent, il me questionne du regard. Finalement ils arrivent... ah ben non, il en maque un. Un problème avec son passeport... j'indique au monsieur au panneau qu'un chinois est bloqué, qu'il discute avec la douane. Le monsieur au panneau répond avec un sourire : "s'ils discutent, il n'y a pas de problème". Et il avait raison, dix minutes après tout est en ordre, et nous prenons le bus pour Tsakhkadzor (encore 1h15 de route).


Nous traversons la capitale, tous dans un état semi-comateux (sauf le chauffeur, enfin... j'espère). La musique à fond n'empêche pas les chinois de dormir. Mais quand j'entends la musique de "La Vérité si je Mens" je me demande si je ne suis pas en train de rêver.

Accélérons. Route qui monte, qui monte, station de ski. Tsakhkadzor. Neige. Hôtel !

A la réception, un jeune homme très compétant photocopie mon passeport, me donne ma clé, et commence à me parler des avantages dont je bénéficie en tant qu'invité spécial... je n'ai rien contre le spa ou la piscine, au contraire, mais il est bientôt 4h du matin, et je voudrais juste un lit... hélas, il a l'air tellement gentil que je n'ose pas l'interrompre... mais mon visage me trahi et il me demande si je suis déjà venu... ça doit se voir que son discours pourtant très attentionné ... zzzzz...

Je serais ingrat (en un seul mot) de ne pas être reconnaissant : voici ma chambre


Je m'endors rapidement et me réveille 5h plus tard en pleine forme (tu parles !)
J'ouvre les rideaux et je tombe sur :


Ah non, pardon, c'était la semaine dernière, à la Guadeloupe, à 10 min. à pied de chez Lionel qui m'hébergeait.

Un peu différent, mais très joli également :


Il est 9h, le petit-déjeuner m'attend.
Dans le hall immense, je croise Emile Sutovsky, qui me dit en français "Bonjour Monsieur, comment allez-vous ?", ça fait plaisir, on se sent en famille.
La salle du restaurant, Aronian, Leko, Motylev, et des gens moins connus, dont moi ^^

Puis, je visite un peu l'hôtel immense. Les couloirs sont très larges, et je m'attends, d'un moment à l'autre à voir un petit garçon sur un tricycle ou Jack Nickolson avec une hache.

Je cherche un peu le chief arbiter, mais nous avons le temps, la réunion technique est à 22h. Sans l'avoir trouvé, je remonte à ma chambre, et lui envoie un mail pour indiquer que je suis bien là (et bien las...), et que tout va bien.

Petite révision des règlements, et il est déjà l'heure du déjeuner. Je tombe sur Ashot Vardapetyan, le chef (je serai le sous-chef), Président de la commission des règles du jeu de la fédération internationale (je suis membre de cette commission depuis peu), il est l'un des arbitres internationaux les plus respectés. C'était l'arbitre du dernier championnat du monde entre Carlsen et Anand, en Inde. L'homme est souriant, affable, d'une grande culture. Je lui parle un peu de mes liens avec la communauté arménienne de Marseille (80.000 personnes ! ... pas mes proches, juste les marseillais d'origine arménienne). Il me raconte alors que la sœur de sa grand-mère a longtemps vécu à Marseille.
Il enchaîne sur son amour de la littérature française de la fin XIXe début XXe, il me parle d'Alexandre Dumas. Je lui dis alors que j'habite en face du Château d'If où le Comte de Monte-Christo fut prisonnier (oui, bon d'accord, je n'habite pas tout à fait en face, mais si on a plus le droit d'exagérer sur Marseille ...). Nous parlons de Maupassant de Balzac, bien loin des préoccupations techniques de deux arbitres. Ashot avait les mêmes lectures que moi adolescent. Aujourd'hui, nous avouons tous les deux ne plus beaucoup lire.

Passons aux choses sérieuses. Visite de la salle, coordination des actions, répartition des rôles.

Dans le plus pur style soviétique, boiseries imposantes et lustres immenses. La salle est en cours de préparation, les parties ne débutent que le lendemain à 15h.

Depuis le balcon du 1er étage, j'observe les danseurs répéter pour la cérémonie d'ouverture.


18h45, je reçois un coup de téléphone, comme tous les officiels du championnat du monde. Présence immédiate attendue. Le président de la république arrive.
Un rapide coup d’œil par la fenêtre, un car de régie tv, des SUV noirs, et beaucoup d'uniformes. J'évite de les prendre en photo.
Je descends, et retrouve l'arbitre internationale géorgienne Margalita Tandashvili, avec qui j'avais travaillé à Batumi, pour les Championnats du Monde féminin de rapide et blitz.
Egalement présent pour la cérémonie d'ouverture, Alireza Mousa Ali, arbitre international iranien à ma gauche sur la photo ci-dessous.


On ne rigole pas, voici le président de la fédération arménienne qui occupe son temps libre en étant président de la république !


à suivre.
Le championnat va-t-il enfin commencer ?
Où sont passé les chinois ?
Samy Shocker va-il se réveiller ?
Ivanchuck va-t-il s'asseoir à la bonne place ?
vous le saurez en suivant nos prochaines aventures...

samedi 18 avril 2015

direction le championnat du monde par équipe

(je reviendrai sur mon séjour en Guadeloupe)

J'ai l'honneur d'arbitrer le championnat du monde par équipe.
Nous sommes six arbitres que voici http://tsaghkadzor2015.fide.com/static/article/35?lang=en
Le chef s'appelle Ashot Vardapetyan, le meilleur arbitre du monde quand Takis  Nikolopoulos est en vacance. Je suis le Deputy Chief Arbiter, le second de cuisine ^^ et nous avons quatre commis, tous arbitres internationaux.

Debout hier matin à quatre heures à Marseille, j'arrive à l'hôtel ce matin à quatre heures, soit 22h après... ceux qui ont compris expliquent à leur voisins.

Petit vol jusqu'à Roissy. Longue attente pour le vol vers Moscou. Passage du contrôle de sécurité, à ma droite David Pujadas, le journaliste tv ne transporte pas de matière dangereuse. Il a du être impressionné d'être à côté d'un arbitre international, mais il respecte ma vie privée et me laisse tranquille.

Avion, je prends la compagnie Aeroflot, c'est sympa d'avoir donné à une compagnie aérienne le nom d'un grand tournoi d'échecs.


une pensée à mon ami Jean-Jacques en voyant le logo,
Sur les compagnies françaises, on vous rappelle qu'il ne faut pas fumer. Sur cette compagnie russe, on vous demande de ne consommer que les alcools distribués par le personnel.
L'avion a presque une heure de retard, je me demande si j'aurai ma correspondance à Moscou.
Le repas arrive. J'ai fait une croix sur la diversité des plats servis le jour où une hôtesse m'a demandé si je voulais du poulet ou du poulet (véridique). Alors quand le PNC (personnel navigant de cabine) m'a proposé du chiken ou du beef !! j'ai hurlé BEEEFF ! au risque de me faire sortir de l'avion, avant que le steward ne retire sa proposition, et j'ai sauté de joie sur mon siège, ce qui n'est pas évident la ceinture de sécurité attachée. Je veux du bœuf, même si c'est un vieux cheval roumain !

Le pilote annonce que nous atterrissons à Moscou à 21h... mon avion pour Yerevan est à 21h30 :-( moins d'une demi-heure, sachant que l'embarquement s'achève 20 min. avant... bon, j'espère que la compagnie fournira un bon hôtel, et que je n'aurai pas de soucis parce que je n'ai pas de visa pour la Russie...
Le capitaine fait une annonce "Les personnes en transit... " je me tords sur mon siège pour mieux comprendre ce qu'il dit : eh oui le passager en transit s'tord pour mieux capter. (vous l'avez ?)... et le commandant conclu : "renseignez vous au bureau des transferts"... super, je suis rassuré.

21h00 l'avion atterri, les gens se lèvent avant l'arrêt, je suis au milieu de l'avion, il y a une centaine de personnes devant moi. il faut encore quelques minutes pour évacuer tout le monde, j'ai repéré qu'il me fallait aller "gate 28". En doublant les passagers avec enfants, grands-parents, sacs en plastique, sac à dos, je me répète "transfers, gaiteux touenti héhiteux". Je saute par dessus un papy qui relace ses chaussures, contourne une mamie qui téléphone. "transfers, gaiteux touenti héhiteux" je suis les panneaux "transferts" je marche plus vite, sans perdre de temps à regarder ma montre. Courir ? Comment ça courir ? "A gentleman shall walk but never run"... à gauche "transferts internes", à droite "transfert étrangers" Je me répète porte 28, porte 28. Je prends le couloir de droite.
La porte 28 est à ma gauche, mais je n'ai pas le droit de passer à travers la baie vitrée. Je continue tout droit. Porte 28. Une jeune femme apparaît dans un tournant. "Yerevan ?" Yes ! Bording pass ? Yes ! elle prend mon ticket et me dit "porte 27" ?? et elle l'écrit sur le ticket ... Elle me montre le chemin... une douanière me trouve sympathique, et me laisse passer. QQuoi ? encore la sécurité, enlevé la veste, l'ordinateur, le petit bac en plastic pour la ceinture ??... mais j'ai déjà passé la sécurité avec un journaliste connu en plus, il peut témoigner... gate 28... heu non 27... je suis au 20... oulà c'est loin.... des boutiques, des boutiques. 27 !! deux types, rangent des papiers, je saute, le bras tendu, et au bout de mon bras, le bording ticket. Le jeune employé très antipathique me dit alors "passport !" ah oui, euh, oui, euh voilà. "Last passager" qu'il rajoute... ouf j'aurai passé dix minutes sur le sol russe.
La fin du communisme a du bon, arrivé de France en direction de l'Arménie, j'ai accompli les formalités administratives en une poignée de secondes.
Et mes bagages ? ooopps ... bah on verra bien.

Dernier passager à m'installer, je n'ai pas de mal à trouver ma place. Une hôtesse m'aide à caser mon sac dans le compartiment, en le bourrant de coups de poings. Elle est douée, je m'installe et souffle...
Un rapide coup d’œil à mon voisin, il n'a pas l'air moscovite, ni arménien. Je souffle encore. Le visage m'est familier, et celui de son voisin aussi. L'équipe de Chine !

Nous décollons.

à suivre,
L'avion va-t-il atterrir en Arménie ou au Pérou ?
Vais-je enfin apprendre à parler chinois ?
Y'a-t-il de la neige à Tsakhkadzor ?
David Pujadas mesure-t-il plus d'un mètre soixante ?
Vais-je récupérer mes bagages ?
vous le saurez en suivant les nouvelles aventures de Stéphane au pays des beureks





mardi 31 mars 2015

Depuis la Martinique, j'anime un stage en Guyane

Nous vivons une époque moderne.
La Guyane se dynamise. Je devais animer cette formation depuis chez moi, en Provence. Mais suite au désistement de ma collègue Anémone Kulczak, j'ai du la remplacer au pied levé, me voici dans les Antilles à la date prévue pour cette formation. Merci Anémone grâce à qui je reviens au soleil ;-)

 La douzaine d'arbitres stagiaires, sous le regard de Big Brother

Après des contacts avec mon homologue, Yves Duplan, président de la Ligue de Guyane, et Daniel Baur, un professeur des écoles, nous avons mis en place ce stage de formation.
Le Rectorat de la Guyane s'est impliqué, en particulier madame Sandrine Ingremeau, IPR IA de Mathématiques. Les locaux et les moyens techniques du Rectorat ont été mis à notre disposition.
Côté fédéral, c'est l'arbitre international Francis Delboë qui a tenu le projet à bout de bras

J'utilise deux ordinateurs, l'un pour la visio-conférence (ci-dessus) 
et l'autre avec lequel je contrôle à distance l'ordinateur du Rectorat de Guyane

La majorité des stagiaires sont des enseignants. Ils comprennent vite les subtilités des compétitions par équipe de Nationale IV auxquelles ils ne seront jamais confrontés, mais qui est au programme. 
J'utilise, bien sur, le Livre de l'Arbitre et le Livre de la Fédération. Pour le reste, j'ai créé des présentations sous forme de power point.
Nous parlons essentiellement des compétitions jeunes et scolaires, car c'est leur motivation première.

Le stage commence à 7h (Guyane), il est 6h du matin à Fort de France. Pas de petit déjeuner ce matin. Même chose le lendemain. Voilà ce que je rate :-(

photo prise deux jours plus tard, au petit déjeuner

Mes deux premières journées dans les Antilles ne m'ont pas donné l'occasion de prendre des coups de soleil : matin et après-midi, formation initiale avec la Guyane, et les deux soirs, formation continue, cette fois en live. Présence de Gilles Suez-Panama, mon collègue Président de la Ligue de la Martinique qui m'a invité. Merci Gilles.
L'examen n'est qu'en juin. J'ai proposé de "revoir" les stagiaires guyanais une semaine avant (bénévolement), pour faire le point et réviser avec eux. Le Rectorat a répondu favorablement, et mettra à nouveau ses moyens à notre disposition. 
Merci à tous et à toutes.

dimanche 29 mars 2015

Le métro vers les Antilles

Mercredi, j'entends crier mon nom dans le métro.
- Ah salut Florence.
- Salut Stéphane.
Smac, smac
- Tu vas où avec ta valise ?
- Dans les Caraïbes, une semaine à la Martinique, puis une semaine à la Guadeloupe. Et toi, tu vas où ?
- A la Sécu.

Bus, Marignane, avion, Orly, attente.
Un couple d'une soixantaine d'années.
"Chéri, on a fait quoi l'année passée ?
- Y'a deux ans, on a fait les Etats-Unis, l'année d'avant, on a fait la Grèce, mais l'année dernière, je ne sais plus.
- On a pas fait le Brésil ?
- Ah non, c'était le Mexique, oui c'est ça on a fait le Mexique"

Je corrige une présentation pour un stage que je dois donner, et je l'envoie à la responsable en Guyane...
Je tends l'oreille vers le couple pittoresque. La femme lit une brochure :
"Chéri, regarde !
- Oui ?
- Ils proposent un "forfait aventure"
- Ah c'est quoi ?
- Tu peux visiter une île presque déserte."

Je prie pour être assis loin d'eux.
Je voyage de jour, ce qui ne m'est pas habituel. Quelques films sont proposés, dont les Lumières de la Ville (City Lights) de Chaplin, avec un arbitre qui souffre :

Arrivé à l’aéroport, Aimé Césaire, de Fort de France, je suis accueilli par Raymond Gouait, que j'avais rencontré lors de ma dernière visite en 2008.
Je loge à l''hôtel La Batelière, mais je ne risque pas de profiter de la Mer des Caraïbes, ni de la piscine : demain matin, à 6h, j'anime un stage avec la Guyane en visio-conférence. Huit heures de cours, et le soir, une formation continue jusqu'à 21h. Après-demain, même programme.

Je profite des derniers rayons de soleil, la vue depuis la terrasse de ma chambre :


zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz...




vendredi 20 mars 2015

Film - Le Tournoi

J'ai eu la chance de voir "Le Tournoi" en avant première au cinéma O'Ciné de Dunkerque, durant l'Open International de Cappelle la Grande.



Le cadre : un open d'une semaine dans un grand hôtel à Budapest.
Les personnages : des jeunes (20 à 30 ans) joueurs d'échecs professionnels.
L'histoire : le champion de France, Cal, 22 ans, génie déconnecté du monde, décompresse après les parties dans des activités immatures. Sa relation avec Lou. L'apparition d'un jeune joueur très talentueux...

Votre serviteur à gauche, Anthony Wirig Grand Maître au centre, Anémone Kulczack Arbitre internationale à droite.
Après l'avant-première.

Les plus : les conseillers techniques du film.
Des joueurs comme Anthony Wirig (photo ci-dessus). Un des amis du héros s'appelle Anthony, et ce n'est pas un hasard.
Joachim Iglesias est également beaucoup intervenu. Voir son portrait (2008) sur pokemonchess. Son personnage apparaît en clin d’œil vers la fin du film. Il a coaché les joueurs, et sans doute alimenté les scénaristes de quelques anecdotes. Je peux témoigner, en tant qu'arbitre international, que les bêtises (paris stupides par exemple) décrites dans le film sont réellement arrivées, et pour certaines, Joachim en fut l'acteur principal. Non, je ne dirai pas lesquelles. La force du film, c'est de concentrer ces débordements sur une semaine.
Je me souviens d'un joueur (sans rapport avec le portrait précédent, naturellement) qui, ayant remporté un open international, s'est présenté à la remise des prix en dragqueen. Il a fallu lui expliquer que vis à vis des élus, ce n'était peut-être pas une bonne idée.
Les déguisements sont très présents dans le film, et je vous recommande particulièrement un lapin rose ...

Lors de l'avant-première, ma collègue arbitre, Anémone Kulczak a aussi témoigné de la réalité des faits montrés dans le film. Anémone a écrit par la suite : "Le Tournoi : Une bande de jeunes en perpétuel mouvement pris dans un puissant tourbillon d'émotions qui les dépasse. Enfin un film qui dépeint une jeunesse vivante de joueurs d'échecs bien loin des clichés filmographiques habituels !"

Et bien sûr Fabien Libiszewski.


C'est l'un des rôles principaux du film, et ce fut une découverte : Fabien est non seulement un excellent joueur devant l'échiquier, mais aussi un excellent joueur devant la caméra !
Il a su composer un vrai personnage, touchant, drôle, émouvant, humain.
Bravo et merci à Fabien, j'espère qu'on le reverra sur l'écran.
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Il est évident que ces joueurs ne sont pas représentatifs de tous les joueurs de haut niveau. Beaucoup ont une vie calme et sérieuse, et passent leurs soirées en famille ou à étudier. Mais ce type de comportement existe, aux échecs comme dans d'autres sports ou dans d'autres professions (on peut penser aux musiciens).
Mon expérience sur les tournois de haut niveau m'a montré  que ces joueurs "décalés" sont rarement les meilleurs, mais plutôt juste en dessous des titrés... quoique, tous les deux ans, aux Olympiades, a lieu la célèbre "Bermuda Party" ... 

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Ci-dessous, le teaser du film :


La sortie officielle est prévue le 29 avril.

Note : pas pour les enfants.


jeudi 12 mars 2015

Un président qui fédère ?

Nouvel épisode mesquin : Les organisateurs des Championnats de France Jeunes à Pau ont pensé à moi, pour animer une conférence sur les "Échecs et le Cinéma".
Le président fédéral abuse-t-il de son pouvoir en leur demandant de ne pas m'inviter ? Je vous laisse répondre à cette question.

Rappel d'épisodes mesquins précédents : Veto du président pour que je n'arbitre pas les championnats de France à Nîmes (une heure de route de chez moi)... la semaine précédent les Championnats, j'arbitrai les premières tables des Olympiades (Carlsen, Caruana, Ivantchuk, Topalov, Kramnik, Aronian,...).
Interdit d'arbitrer le Top 12... qui se joue à quelques minutes de chez moi. En avril, je vais arbitrer le Championnat du Monde par équipe en Arménie.

Je suggère au président fédéral d'utiliser une autre méthode : quand j'ai pris la tête de la commission nationale des arbitres, j'ai intégré des gens compétents, sans regarder quel candidat ils avaient soutenu. Il se trouve que la tête de liste de l'opposition de l'époque était d'accord pour bosser. Pourquoi l'exclure ?
Je préside la ligue de Provence avec des gens qui n'ont pas forcement voté pour moi. Une fois l'élection passée, on est le président de tous, n'est-ce pas ?

PQR suite

Sur le terrain, les clubs informent grâce à la Presse Quotidienne Régionale (la Nouvelle République, Journal de Saône et Loir, Corse Matin, le Télégramme, La Voix du Nord,...) :

sélection de mars :

 Championnat de Provence jeunes

Club d'échecs d'Avoine

Echiquier Royal - Blitz BNPP

Arbitres à Cappelle

Corsica Chess TV

Échecs au féminin Échiquier Guingampais 

Le Champion de France quitte la direction de la fédération

La lettre de démission du Grand Maître Laurent Fressinet :

Dès le début de la campagne électorale, puis au lendemain des élections mon engagement au sein du comité directeur de la FFE a toujours été guidé par la passion que nous partageons pour ce jeu et par l'intérêt des échecs français au service desquels j'ai voulu mettre mon expérience du haut niveau.
Là où j'ai cru pouvoir apporter ma pierre à l'édifice collectif, j'ai dû me résoudre à ma position de spectateur privilégié des décisions prises par le bureau. Certaines vont dans le bon sens, à l'instar des actions en faveur des personnes handicapées et de la formation.
Mais, de mon point de vue, le décalage entre ce qui a été promis et ce qui a été entrepris est trop grand pour poursuivre l'aventure.
Je citerai simplement quelques exemples, pris parmi d'autres qui constituent à mes yeux autant de motifs d'inquiétude pour le devenir de l'action de la FFE :
  • la multiplication de commissions n'offre qu'une illusion que les licenciés ont leur mot à dire : le fonctionnement chaotique du comité directeur empêche les grands chantiers d'avancer, tandis que le réservoir de bonnes volontés n'en finit plus de s'épuiser...
  • le recours stérile et coûteux à une agence privée pour trouver des partenariats si nécessaire au développement de notre sport.
  • l'éviction autoritaire de Sylvain Rivier de la commission technique là où doit primer le dialogue et la liberté d'expression, même si parfois cela peut déplaire.
Et c'est, sans goût de la polémique, que je peux témoigner de la sincérité du compte-rendu de Stéphane Escafre ainsi que je l'aurais fait si mon avis m'avait été demandé par les treize signataires du texte de riposte, dont je déplore par ailleurs la publication sur le site de la FFE, à des fins de règlement de compte.
Sans amertume envers quiconque, les conditions de mon engagement au sein du comité directeur de la FFE ne sont aujourd'hui plus réunies. Et c'est pourquoi je donne ma démission du comité directeur fédéral à partir de ce jour. Mais tout cela importe peu, l'essentiel demeure le rendez-vous devant tous les échiquiers et pour cela soyez certains que vous pourrez toujours compter sur moi !
Fait à Paris le 01/03/2015,
Laurent Fressinet

jeudi 26 février 2015

PQR

La PQR (Presse Quotidienne Régionale) est un relais essentiel, vers les élus, les entrepreneurs-sponsors, les parents... enfin... vers le monde réel.

Quelques exemples simples et efficaces publiés en février :

Championnat Jeunes de Franche-Comté dans l'Est-Républicain

Le Club d'Agen dans la Dépêche du Midi

Le Championnat Jeunes de Bretagne dans le Télégramme 

Les "Petits Vizirs" dans le Journal de Saône-et-Loire 

Le point commun : les jeunes !

lundi 23 février 2015

Droit de réponse

Pourquoi j'écris ces articles sur le Comité Directeur fédéral ?
J'informe et je donne mon point de vue. La communication fédérale est défaillante : relevé de décisions non voté, compte-rendu non voté, PV non rédigé : voilà comment les licenciés sont tenus informés par le président actuel. Il faut combler cette lacune.

Au lieu de parler du fond, on accuse le messager, vieille technique
M. Salazar écrit que j'ai "recours à de fausses informations". Mais il est incapable de citer un seul exemple. 
S'il a relevé "un grand nombre d'erreurs, de contre-vérités" pourquoi ne m'indique-t-il pas lesquelles ? Je les enlèverai immédiatement. S'il veut un droit de réponse, qu'il me l'envoie, je le diffuserai en intégralité.
Lors des réunions du CD, je lui ai déjà demandé de me citer une erreur diffusée sur mon blog. Il cherche encore.

Le but du texte des treize rescapés de sa liste n'est pas la défense de la FFE, mais de l'actuel président.
Ne confondons pas la FFE avec son président. Celui-ci me répond en utilisant les moyens de la FFE, ce qui est très discutable. Il veut faire croire que j'attaque la FFE alors que cela fait plus de 20 ans que je sers la FFE (voir ici).
C'est l'attitude de chef de clan de M. Salazar qui pose un problème, et qui divise la fédération. J'ai déjà indiqué l'excellence du travail de certains nouveaux élus, et la bonne volonté de la majorité des membres du CD. Mais quand je dénonce les dérives dont M. Salazar est responsable, celui-ci m'accuse de discréditer la fédération ...
M. Salazar, c'est quand vous faites des bêtises que la fédération est discréditée, pas quand je dénonce vos bêtises.

Les textes "officiels" donnent une version angélique, et cachent la réalité de la situation.
"Tout va très bien Madame la Marquise" doit être la chanson préférée de D. Salazar.
Parfois, des présidents de clubs me disent "mais pourquoi ne porte-t-il pas plainte contre toi si ce que tu écris est faux ?" Peut-être parce que ce n'est pas faux.
Ai-je inventé la baisse de la subvention du ministère ?
Ai-je inventé le budget 2013 dans le rouge, le budget 2014 à zéro ?  Ai-je inventé l'absence de fonds propres. (rappel : en 2012, le Président Carvallo avait réalisé un résultat de + 70.000 €).
Ai-je inventé les démissions de bénévoles qui atteignent un nombre record ?
Tout n'est pas gris, grâce aux acteurs du terrain, mais au niveau fédéral, tout n'est pas rose.

Je suggère au président d'utiliser moins d’énergie à me faire taire, et plus d'énergie à mettre en avant les actions de terrain.
M. Salazar utilise le site fédéral et la newletter de la FFE pour s'attaquer à l'un des bénévoles qui dénonce sa mauvaise gouvernance. Beaucoup de responsables m'ont fait part de leur étonnement. Cette utilisation des outils fédéraux à des fins politiciennes est choquante.
On pourrait attendre d'un président qu'il prenne un peu de hauteur.
Je suis Président d'une Ligue régionale, et quand quelqu'un exprime un désaccord, je ne me permettrais jamais d'utiliser le site de la ligue pour lui répondre. On s'explique, on discute, on dialogue et on cherche des objectifs communs et fédérateurs. Exprimer un désaccord peut être constructif.
Face à la critique, D. Salazar ne se remet pas en question, il ne pense qu'à punir et se venger, il préfère pousser les gens à partir.

Conclusion
Quel est votre objectif M. Salazar avec ce communiqué sur le site fédéral ? Présenter vos excuses ? Dire que les choses sont difficiles pour tout le monde ? Dire que vous allez essayer d'être à la hauteur des espérances que vous aviez suscitées ? Pas du tout !
Votre seul objectif est de PARAÎTRE. Il ne se passe pas une semaine sans que vous ne soyez à la Une du site fédéral.
Il faut bien que quelqu'un vous rappelle de temps en temps qu'il y a des milliers de bénévoles qui se battent tous les jours, et qu'ils attendent du président qu'il se batte avec eux, pas contre eux.
Les présidents de clubs sont assez intelligents pour comprendre que les choses ne sont pas simples. Arrêtez de mentir sur la situation fédérale, il y a des cases blanches mais aussi des cases noires.

M. Salazar, vous prenez mes critiques pour des attaques personnelles. Un homme plus humble et plus honnête y verrait une occasion de s'améliorer pour servir au mieux l’intérêt général.

Stéphane Escafre
bénévole : Membre du Comité Directeur FFE, Président de la Ligue de Provence, Président de la Commission d'Appels Sportifs FFE, Directeur des Scolaires du Comité des Bouches-du-Rhône.


mercredi 18 février 2015

Les échecs ouverts au monde

Voici deux initiatives qui semblent sans rapport : le parrainage d'un club d'échecs par un médaillé Field (le "Nobel" des mathématiciens), et une interview d'un Maître à Radio Campus.
Ces deux actions illustrent l'ouverture au monde.
Trop souvent tourné vers lui-même, le jeu d'échecs peut plaire au grand public.

L'interview de Jean-Baptiste Mullon en direction des étudiants :



Le parrainage du club du Lycée Jules Haag de Besançon par Cedric Villani 

"le jeu d'échecs, un moyen d'apprendre des qualités essentielles du mathématicien : concentration, rigueur, imagination..." C. Villani

jeudi 12 février 2015

Comité ni directeur, ni fédéral

Je voudrais faire une proposition révolutionnaire pour le prochain comité directeur fédéral : qu'il dirige et qu'il fédère !
Aujourd'hui le comité ne décide plus, il est prié de valider les décisions déjà prises par son président. Et si vous exprimez un désaccord, on vous menace, on vous exclut. 

Début du CD

Fonctionnement
On fait le tour des pouvoirs. Les raisons des absences ? Ils seraient malades. Des justificatifs ? "c'est bon, faites-moi confiance".
Situation absurde : sur les 28 membres statutaires du CD, parmi les présents, il n'y a que 13 personnes issues de la liste majoritaire. 13/28 représentent la majorité avec les pouvoirs.
Soyons clair, ces pouvoirs sont un moyen artificiel de conserver une majorité de voix. Plusieurs absents sont des inconnus et devraient être remplacés. Cela a été fait sous d'autres présidents, une époque où on ne raisonnait pas en terme de majorité/opposition.
Aujourd'hui, le président ne complète pas le comité, il a passé sous silence la démission de M. Serge Weill (dernier suppléant de sa liste). Nous fonctionnons à 26 au lieu de 28 (composition ici). 
Surtout ne pas faire venir des nouveaux bénévoles ! D'autres avaient rassemblé les bonnes volontés, le président actuel divise pour régner avec sa minorité. Ce n'est pas ma conception d'une association.
Plusieurs membre de l'équipe en place me disent (pas trop fort) que ce n'est pas normal, l'un d'eux parle de "comité fantôme".

Au sujet du Comité Directeur, l'ancienne Secrétaire Générale, Aurélie Dacalor, écrivait dans sa lettre de démission : "Dans l’intérêt général, le Comité doit tenir le bureau en respect, car le bureau n’est rien sans le Comité. Vous avez été élus pour être proches de la base, non pas dans le discours accessible à tous, mais les actions. Le Comité est le plus opérationnel - avec les salariés - et le plus capable de maintenir une saine contradiction"
Le président, dans sa conception pyramidale du pouvoir préfère un CD faible auquel il impose sa volonté.


Championnats de France Jeunes 2016
On commence par la candidature de Gonfreville l'Orcher (76). Le dossier semble bien ficelé, ce championnat s'annonce bien.
C'est la première fois, sous cette mandature, que le CD est consulté. Une amélioration, mais il parait que pour le Championnat adulte, tout serait déjà signé, sans passer par le CD.


Y'a-t-il un administrateur dans la salle ?
Après l'ouverture du CD, après l'examen du premier point à l'ordre du jour, le président modifie l'ODJ, hors délai, donc en violation du règlement. L'absence du Secrétaire Général pousse le président à prendre le risque de faire annuler toutes les décisions. Improvisation et anarchie.

Etienne Mensch demande si la remarque de la CT sur la réintégration de Sylvain Rivier est à l'ODJ. Le président devient tout rouge. Etienne rappelle aussi qu'il attend une réponse à sa demande au sujet de la société de conseil... le président a du mal a respirer. (ces deux points seront traités plus tard).

Le président demande l'approbation du pv du dernier cd. ... silence gêné ... personne ne l'a reçu. Comment se fait-il ? Ah oui, personne ne l'a écrit ?! Le Secrétaire Général est absent.
Rappel : au dernier CD de novembre, nous n'avions pas le PV de juin. Le PV de novembre n'a pas été rédigé. Le relevé de décisions de novembre publié sur le site fédéral comporte des erreurs, il n'a pas été approuvé par le CD. Nommer un Secrétaire Général disponible serait peut-être une bonne idée ?


Droits d'homologation des tournois. Ils ont baissé de 10%. Manque à gagner.
On modifie le mode de calcul "mais ça ne changera rien, faites moi confiance"
Même en manque de sommeil, surtout en manque de sommeil, je me méfie du serpent Kaa. Je vérifie donc rapidement le calcul pour le prochain open que j'arbitre : + 50 % !
Je le signale au CD qui modifie la proposition.  


Bien entendu, le détail du texte n'avait pas été envoyé au CD qui le découvre au dernier moment.
Remercions Eric Mouret, l'informaticien fédéral, pour avoir mis en place une automatisation de ces calculs. On va y gagner en efficacité.

Réforme des interclubs
Le président demande que la Commission Elo et Compétition arrête de réfléchir à cette réforme. Les membres du CD qui ont donné leur pouvoir approuvent.
Jusqu'ici, le président voulait nous empêcher de nous exprimer. Nous sommes passés à l'étape suivante, il est interdit de réfléchir.


Coupe de France
Démission de Christian Cureau en fin de saison. Pas de successeur à ce jour.


Bureau fédéral
aucune candidate féminine. Mr. Lauferon (un brave homme) et Mr. Delabarre (qui gagnera à être connu) entrent au Bureau. 
Aucune femme alors que le ministère en impose 25 %. 
A propos de la représentation des féminines au sein du CD : une seule femme était là. Il est vrai que le manque de considération et d'écoute du président est assez mal vécu. On peut donc remercier Mélanie Vérot qui vient encore malgré tout.


Liberté d'expression
Le président revient sur mon blog. Echanges vifs. Il ne devient pas rouge, il l'est toujours, depuis qu'Etienne Mensch est intervenu. Le président dit qu'il ne lit pas mon blog, et que ce qui est écrit est faux à 90 %. Cherchez l'erreur. Je lui demande de citer un seul exemple d'erreur dans mes comptes-rendus. Il marmonne et veut changer de sujet, quand soudain deux neurones se connectent : Il menace de m'envoyer en commission de discipline pour crime de lèse-majesté, il préfère sans doute le lèche-majesté.
Après le comité, plusieurs membres de "son" équipe m'apportent leur soutien (discrètement, on ne sait jamais).


Boutique FFE 
On va "externaliser", cela permettra de se séparer d'un salarié sans douleur.
C'est une boite privée qui vendra aux clubs. "Les prix resteront les mêmes, faîtes moi confiance".


Locaux 
Saint-Quentin nous met à la porte en 2018.
Proposition d'acheter des locaux. Le projet semble approuvé par le commissaire aux comptes. S’endetter sur 20 ans, et sans avoir de fonds propres... les présidents de clubs vont-ils trouver cela responsable ? Comme souvent, l'idée de départ est bonne, et part d'un bon sentiment.


Finances 
Bilan équilibré. Pas de fonds propres dégagés malgré les demandes du commissaire aux comptes.
Le secteur jeune a dépassé le déficit prévu de 14.000 €.
Quand je fais des propositions pour raboter certaines lignes, le président s’énerve "on ne va pas tout refaire, un peu de respect pour le travail réalisé". En effet, pourquoi le CD aurait-il son mot à dire ? Le budget a été distribué juste avant de le voter... Ayez confiance !
Rappel : le président fédéral est salarié de la FFE, et salarié de son club. Un conflit d’intérêt ? mais non, ayez-confiance.

Budget approuvé. A noter que le vice-président, Eric Prié a voté contre le budget. j'ai aussi voté contre à cause, entre autre du point suivant...


Participation des jeunes aux Championnats Europe et Monde 
Le dernier CD avait voté la prise en charge par les enfants d'une partie du coût du transport. 
Le président exige qu'on revienne sur ce vote et que les jeunes paient plus.
Aujourd'hui on demande 250 €, ce qui représente (estimation T. Barbier) 160% du coût du transport (beaucoup plus d'après E. Prié).
"Une partie du coût" est devenu "plus de 100% du coût" ! Une chose est sûre, on ne joue pas à Bakou.
Le président avait promis un million d'euros aux clubs. Il est vrai qu'il n'avait pas dit d'où viendrait l'argent. Voilà déjà 10.000 € pris dans la poche des licenciés.
11 votes "pour" (sur 28 membres statutaires !), le reste partagé en "contre" et "abstention". Les absents ont voté "pour".
(Note du 14 février 2015 :
J'ai appelé J. Mathis, le Directeur National des Jeunes. D'après lui, les billets actuels sont plus chers que ceux qu'on trouve sur les sites "promotionnels", il s'agit de billets de groupes, et non de billets nominatifs. Il faut en outre rajouter le déplacement de l’aéroport à la salle de jeu, parfois facturé assez cher par l'organisateur.
Voilà des précisions qui s'imposaient, j'ai toujours soutenu que M. Mathis faisait un travail respectable et difficile.
Il est dommage, quand j'ai demandé des explications, qu'aucun membre du CD ni du Bureau n'ait été capable de communiquer ces informations. Il serait peut-être bon qu'un élu suive les dossiers.)

Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire

A 18h, samedi, on nous distribue plus de 50 pages de documents. Le comité a débuté depuis 14h30. Est-ce que ce monde est sérieux ? Pourquoi ne pas avoir envoyé ces documents quelques jours avant la réunion ? "Vous n'avez pas le temps de les étudiez...fermez les yeux et faîtes-moi confiance"
La plupart de ces textes seront votés le lendemain, souvent sans discussion, et sans avoir été lus par les membres du CD.


Présentation du projet fédéral 
Il faut structurer les structurations et favoriser les défavorisés.
Plus sérieusement, un gros travail de Julien Habbouche, juriste fédéral. Cela ressemble aux dossiers que l'on monte au niveau des ligues, on peut le décliner.

Remarque : le président fédéral a une vision centraliste, pyramidale. Une pyramide dont il est le sommet, naturellement. Il entend imposer son "projet" au CD, à l'AG, aux ligues et aux CDJE et aux clubs.
Ma vision est un peu différente, je pense exactement l'inverse : c'est à l'assemblée des présidents de clubs d'imposer sa politique générale que le CD et le bureau sont en charge d'appliquer.
(Note du 14 février 2015 : je précise ma dernière phrase. J'y faisais allusion au trésorier fédéral. Je complète mes propos : le projet fédéral est amené à être décliné au niveau des organes déconcentrés, Ligues, CDJE. Les juristes ont plusieurs fois fait remarquer que FFE/Ligues/CDJE devraient mettre en place des conventions, afin de justifier ces reversions. Quid des Ligues/CDJE qui ne mettront pas en place ce projet et/ou ces conventions ?)


Projet de développement des clubs 
Il faut rêver. Très belle présentation de Jérôme Valenti. Il nous montre un projet cohérent, ciblé, bien construit. Il reprend globalement le projet que l'équipe à laquelle j'appartenais avait défendu. Cela n'a rien à voir avec le brassage de vent du président actuel qui met en place ... de nouvelles promesses.


Société de conseils
Rien de concret pour l'instant. D'après le directeur général, cette société a permis de "sécuriser" ( et non "conserver", comme écrit plus tôt) le partenariat BNPP.
25.000 € de conseils l'année passée.
15.000 € cette année, avec un pourcentage plus élevé en cas de (nouveau) sponsor.


A noter l'excellent travail de la commission juridique, pour mettre à jour nos textes. Une réflexion à suivre sur le statut des joueurs étrangers. Un travail de l'ombre mais absolument indispensable. Merci à eux.


Réunion secrète

Il fut un temps où les réunions du comité étaient publiques, comme un conseil municipal. C'est ma conception du fonctionnement démocratique d'une association. Le président actuel souhaite qu'il n'y ait plus de procès verbal de réunion de CD. Il est vrai qu'il a dit beaucoup de bêtises qu'il n'assume pas, et que des membres de son équipe lui ont également fait des remarques qu'il préfère cacher. Sans parler de moi...
Les comptes-rendus seront donc des morceaux choisis... qui a dit censurés ? ... ce n'est pas bien de ne pas avoir confiance.
Comme le soulignait l'ancienne bras droit du président, toujours Aurélie Dacalor, dans sa lettre de démission :
"D’ailleurs comme il n’écrit pas, en guise de procédure le président a instauré l’oralité, laquelle prive le bureau de sa collégialité, de son pouvoir de décision et de transparence. Gérer la Fédération par téléphone est une arme insoupçonnable. Présider sans assumer, le cas échéant, est devenu la méthode."




Le président ne veut pas de trace écrite, cela lui permet de tenir un double, voir un triple langage, et surtout de continuer à flatter et promettre.

Pour conclure voici deux citations d'Henri Queuille dont le président fédéral s'inspire tous les jours :
« La politique n'est pas l'art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent. »
et la plus connue :
« Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. »

Merci aux membres du Comité qui m'ont aidé à rédiger ce compte rendu objectif.

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(notamment l'Éviction arbitraire d'un membre de la Commission Technique - suite)