Dans les rues de Batumi

Je sors de l'hôtel, au coin de la rue, un américain sur un banc me regarde bizarrement, il doit se dire que les Géorgiens sont fous de se promener avec un costume noir sous un soleil de plomb.

La plupart des magasins autour de l'hôtel sont fermés, sans doute à cause de la présence Hillary Clinton qui bloque la circulation ... enfin, ce n'est pas elle qui bloque personnellement la circulation, des gens en uniforme s'en chargent pour elle.

Quelques voitures commencent à circuler. Visiblement, les habitants de Batumi n'ont le choix qu'entre deux types de véhicules : des sortes de Trabant aux pare-chocs souvent défoncés, ou bien des 4x4 noirs brillants tout neufs. Je me demande pourquoi certains choisissent les Trabant.

Je m'enfonce un peu dans la ville, une pancarte attire mon oeil : Ecole Franco-Géorgienne Alexandre Dumas. Hasard. Voici leur blog http://ecolebatumi.blogspot.com/

La circulation devient dense, je ne vois ni feu de signalisation, ni passage piétons. Il me faut pourtant traverser. J'ai trouvé : je repère un habitant pas trop rapide, et je marche à côté de lui au milieu de la route. Pourvu que je ne tombe pas sur un suicidaire.

Je m'enfonce un peu plus loin, les noms des rues ne sont plus marqués en alphabet occidental, uniquement en géorgien.

Un longue limousine est garée. Une couche de poussière, des prospectus, quelques feuilles sur le capot. Pourquoi une limousine est-elle abandonnée depuis plusieurs jours dans une rue banale ?

Un homme avec un drapeau rouge fait stopper les bus, les 4x4 et les tacots. Un train passe.

Les chats sont maigres.

...

Je rentre au Sheraton, les forces de l'ordre sont encore plus nombreuses ; je me dis qu'en étant arbitre international, on loge dans le même hôtel que la Ministre des affaires étrangères des USA, le Premier Ministre de Lettonie et le Président de Géorgie... on est mal payés, mais il y a des compensations.