mercredi 6 août 2014

Comité des règles du jeu, et tv-star.

Matin : nous prenons le bus pour nous rendre à la réunion du Comité des Règles du jeu.
Sur la route, on voit des sortes de tipis, hommage au peuple Samis, les premiers habitants de la région.


D'autres reliques sacrées nous attendent à la salle de réunion :
D'abord le grand chef parmi les chefs des règlements, le respecté Geurt Gijssen (tout au fond, costume sombre). Il était mon chef à Turin. 
A sa gauche, Ashot Vardapetian, l'un des meilleurs arbitres du monde.

(photo Stephen Boyd)

A la pause, Ashot essaie de se servir un thé. Cet homme est extrêmement cultivé, bardé de diplômes. Mais l'université n'apprend pas à faire du thé. Il cherche l'eau chaude depuis quelques minutes. Trouvant le temps long (je veux boire), je propose mon aide, en glissant la tasse sous le levier "hot water" (eau chaude)... Il me remercie, et me dit que jusqu'ici, il n'avait pas trouvé ce bouton, et qu'il avait dû faire infuser son thé dans ... du café.

Sur les règlements, le comité va proposer un adoucissement de la règle du téléphone. Si l'AG de la FIDE est d'accord, on pourra laisser son téléphone éteint dans un sac, mais surtout ne pas l'avoir sur soi.

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Midi : Nous allons manger au Clarion - The Edge, un hôtel proche de la salle de réunion.
Des tables sont réservées pour les arbitres. Accolé au slogan de l’hôtel cela donne une déclaration touchante :

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Salle de jeu. Chacun va dans son coin. J'arbitre encore le champion du monde. On s'habitue, mais on ne se lasse pas, c'est comme le saumon.
J'installe mes affaires, et Karl Rist, arbitre et organisateur norvégien vient me voir :
- Comment vous appelez-vous, déjà ?
Je lui montre mon badge
- Stéphane Escafre.
- Escape ("s’échapper" en anglais) ? demande Karl.
- Est-ce qu'affreux, réponds-je. Pourquoi ?
- Et bien, ce sont les gars de la TV, votre visage est connu maintenant. Mais les gens demandent "Comment s'appelle ce gentleman qui se tient toujours à côté de Magnus ?"

Petite réunion d'avant match. Le Sector Arbiter écorche lui-aussi mon nom. Plusieurs arbitres essaient de le prononcer sans succès. Aris Marghetis, arbitre canadien d'origine grecque, parle parfaitement notre langue. Il me dit que mon nom est un exercice de prononciation complexe, qu'il y a un piège à chaque syllabe. Aris prononce mon nom parfaitement. De mon côté, je suis incapable de prononcer la moitié des noms de mes collègues correctement.

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(capture d'écran de Cyril Humeau)

A gauche Aronian, le n°2 mondial. A droite Carlsen, n°1 mondial et champion du monde en titre. 
Au centre, votre serviteur, n° 119.582 mondial (véridique) mais ... arbitre international ...chacun son domaine.

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Georg Kradolfer, arbitre suisse, me montre sa feuille de match. Il arbitre la Géorgie et il trouve ça drôle. Pour Georg, la Géorgie. Il précise : "c'est mon prénom, pas ma fédération". 

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Beaucoup de monde agglutinés autour du premier échiquier. Le n°1 mondial contre le n°2, ce n'est pas tous les jours. L'organisation a prévu deux gardes du corps. Ils sont aussi impressionnants que des arbitres, en un peu plus musclés.

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Des joueurs, ou des capitaines d'autres matches tentent de se glisser entre les tables pour suivre la partie. Je les renvoie dans leur secteur poliment. J'ai droit à deux réactions : "Ah bon ?"... ils découvrent la règle, ou encore : "Mais je ne suis pas n'importe qui !" Personne ne s'excuse.

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Durant sa partie, Maxime Vachier-Lagrave (n°1 français, 9° mondial) mange un kinder bueno.



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