dimanche 18 octobre 2015

Reportage sportif sur Monaco Channel

La Chaîne d’information de la Principauté a diffusé un reportage sur le Grand Prix féminin de Monaco.
Ne me cherchez pas, on aperçoit juste un bout de cravate, mais la vidéo donne une bonne idée des conditions exceptionnelles


le lien direct : http://www.monacochannel.mc/Chaines/Monaco-Info-Les-Reportages/Videos/Hou-Yifan-remporte-le-1er-Grand-Prix-Feminin-d-echecs-de-Monte-Carlo

beaux souvenirs

vendredi 16 octobre 2015

Merci pour deux semaines d'enchantement




 
dernier lever de soleil sur Monaco

Dernière partie de cette première étape sur la route du Championnat du Monde féminin : le Grand Prix de Monaco.
La jeune chinoise ayant 1,5 points de plus que la suivante, elle est sûre de terminer seule en tête. La n°1 mondiale arrive un peu en avance, et semble assez décontractée. J'en profite pour lui demander quel trophée elle préfère. En effet, les deux vases Legras découverts par Catherine Rapaire sont aussi beaux l'un que l'autre, et l'organisateur se tâte. Lequel donner à la Championne ?


You Yifan hésite un peu, elle dit que les deux sont très bien... puis avec un petit sourire, elle désigne la Dame bleue et blanche (celle que je tiens sur la photo) ... ce n'est pas le premier prix, mais le prix de beauté. L'aura-t-elle ?

Il faut d'abord venir à bout d'Alexandra Kosteniuk. Elles vont jouer plus de cinq heures, et la première sera donc la dernière.

Le monsieur debout au fond, c'est moi. Peut-on faire plus discret ?

Un spectateur m'interpelle. Il trouve que les joueuses sont un peu loin, et voudrait aller faire des photos à côté d'elles. Je lui explique que je ne peux laisser entrer personne dans la zone de jeu. Il me fait alors remarquer qu'il y a une dame qui prend des photos. Oui, c'est la Press Officer de la fédération internationale. Et le monsieur avec la costume sombre ? C'est l'organisateur. Le spectateur semble un peu déçu, puis me tend son appareil : "Bon, beh vous alors". J'ai failli éclater de rire.
Après une lutte acharnée (ça veut dire quoi d'ailleurs "acharnée" ?) les deux championnes feront match nul.
Il reste peu de temps avant la cérémonie de clôture.

Dans le salon Médecin, les officiels sourient avant la cérémonie.


Vous remarquerez que Willy Iclicki est toujours là. Entre le président de la fédération monégasque et le président de la FIDE.
Ajouter à son CV, un livre sur l'histoire de la FIDE qu'il m'a offert et qu'il a eu la gentillesse de me dédicacer. 


Willy et moi écoutons le président de l'European Chess Union faire une blague : il souhaite que dans quelques années, quand on parle du Grand prix de Monaco, on demande "Les voitures ou les échecs ?"
A son tour, Kirsan nous raconte qu'il y a quelques jours, au championnat du monde de parties rapides, on lui a demandé pourquoi le Grand Prix se jouait dans une église... il est vrai que :


Son Excellence Kirsan Iliouzhinov écoute son Excellence Jacques Boisson, Secretary of State du Prince Albert II de Monaco (ça deux "de").


Finalement Hou Yifan reçoit l'un des deux prix de beauté, et le trophée qu'elle voulait,


remis par un certain Jeroen Piket, secrétaire personnel du milliardaire néerlandais Joop van Oosterom, dont l'épouse a choisi le trophée. Pour avoir discuté avec Jeroen après la remise des prix, il semblerait qu'il sache jouer aux échecs... il est Grand Maître et fut quatre fois champion des Pays-Bas.

J'indique à une amie que le monsieur là-bas est le président de la fédération russe, ça ne semble pas l'intéresser. J'ajoute qu'il est milliardaire... "C'est lequel !?".
Jean-Michel Péchiné me demande un mot pour Europe-Echecs, s'il le publie vous y lirez tout le mal que je pense de Monsieur le Président Rapaire.

Ce matin, l'organisateur est un peu débordé avec toutes les personnalités à raccompagner. Il me demande si je peux prendre un taxi avec Almira (six fois championne de France !). Nous quittons notre palace. La gare de Monte-Carlo. Le chauffeur me rend la monnaie que je garde pour payer mon ticket de métro à Marseille. Retour à la vie réelle.

jeudi 15 octobre 2015

Hou Yifan gagne le Grand Prix une ronde avant la fin

Tous les matins, des bateaux différents


Je cherche une pharmacie, j'ai attrapé froid en sortant de chez le ministre. Jusqu'ici je trouvais que Monte-Carlo ressemblait à certains quartiers de Nice. Il n'en est rien. Autour de la place Massena, vous avez une pharmacie tous les 50 mètres. Ici, ce sont des banques.

Toujours à la recherche d'une officine, je tombe sur la FNAC... je passe mon chemin, puis reviens vérifier quelque chose :


Au milieu de quelques manuels sur le bridge et le poker, j'aperçois mon 2e bouquin. Comme tous les auteurs, je remets en place mon livre bien visible, devant ceux de mes concurrents.

Catherine Rapaire aura pitié de moi, en début de ronde, et se propose d'aller me chercher quelque chose. Dans un stupide accès d'orgueil, je refuse son aide... puis vraiment fatigué je craque quand Françoise Bressac, Présidente de l’Échiquier Niçois, me dit qu'elle connait une pharmacie à côté. Atchoum !!! Antoaneta s'est retournée... ooops ! sorry...

Revenons à la compétition. Hou Yifan peut perdre aujourd'hui, elle terminera malgré tout 1ère de ce Grand Prix Féminin de Monaco qui est, rappelons le, la première étape d'un circuit qui amènera au titre de Championne du Monde. 


C'est donc la jeune chinoise de 21 ans qui remportera le vase signé Legras. Ces pièces uniques ont été fabriquées au début du XXe siècle, c'est à dire au moment où se jouait le dernier tournoi organisé au Casino de Monte-Carlo (1904).


Les Legras sont à gauche sur la photo. A droite, c'est l'arbitre. (pas de blague s'il vous plait !)
Et vu de l'autre côté...


Ma collègue Anastasia tient dans sa main le prix de beauté, non pas pour la plus jolie joueuse, mais pour la plus belle partie du Grand Prix. Ce trophée est offert par Mme van Oosterom, épouse de Joop van Oosterom, milliardaire néerlandais et ancien champion du monde par correspondance. Ils étaient les sponsors du célèbre tournoi Melody Amber (appelé ainsi d'après le nom de leur fille).

Après la visite du couple titré Lebel, c'est Martine Dubois (Maître Internationale féminin) et Nenad Sulava (Grand Maître très masculin) qui sont dans le salon de jeu. Il y a eu aussi d'autres couples mais ils m'ont demandé de garder le silence. 

Jean-Michel Rapaire vous présente sa dix-huitième tasse de café de la journée

Je profite de la présence de Monsieur le Président Rapaire pour le remercier de m'avoir offert une médaille de la Fédération Monégasque des Échecs. Elle ira en bonne place avec celles de l'ECU et de la FIDE, hélas Willy Iclicki n'était pas là pour prendre la photo.


A propos de Willy (voir article d'hier). Complétons son CV, il est gaucher. Il fut délégué de Monaco (AG, élections, congrès) de 2005 à 2012. Il fut aussi pendant 12 ans auditor de l'European Chess Union. Il a même été vice-président du club de Clichy. On peut également souligner qu'il est diamantaire à la retraite. Je compléterai un autre jour ;-)

En vrac :

On m'a dit que je parlais trop de restaurant... alors je continue... à midi, je lève la main pour saluer Pia Crambling. A cet instant arrive Anastasia, arbitre, qui prend le salut pour elle et me le rend. Un serveur qui a vu mon geste vient prendre ma commande. Plutôt rentable.

Alexandra Kosteniuk ayant appris que les monégasques ne peuvent pas jouer au Casino, car on ne veut pas leur prendre leur argent... a remarqué qu'on devrait seulement leur interdire de perdre ...

A chaque ronde, Jean-Michel R. (gardons l'anonymat) prend un Bounty, c'est son côté révolté ! Aujourd'hui, double révolte, il prend un Kit-Kat.

La ronde est lancée par Madame Puons, Secrétaire Générale de la Société des Bains de Mer. Son époux est président de la Fédération Monégasque de Boxe.

Là on voit bien que l'arbitre, placé en position stratégique peut suivre les parties et le temps des pendules sur l'écran de contrôle, sans déranger les joueuses, tout en ayant un œil sur la zone de jeu :


Sans aucun rapport :
J'avais oublié de poster cette photo d'une soirée passée avec le formidable George Bertola et Marianne, sa douce et tendre. Sur la photo, ce n'est pas Marianne mais Ljubo. George est tout simplement le meilleur chroniqueur échiquéen du monde et de ses environs.


Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, merci de votre attention.
La ronde commence une heure plus tôt... à suivre ici http://monaco2015.fide.com/
demain, vous apprendrez comment s'est passée la remise des prix

mercredi 14 octobre 2015

Monsieur le Ministre d'Etat, Monsieur le Président, Excellence, bonjour

Maman le petits bateaux ils sont gros


A force de sortir sur le balcon dans la fraîcheur du petit matin, on tombe malade. Vaut-il mieux attraper un rhume à Monaco ou un rhum à la Réunion ?

Je croise Hou Yifan et sa mère au petit-déjeuner, comme j'ai une information à lui demander, je me dirige vers la jeune chinoise. Puis je me ravise, et m'abstiens de la déranger, ce serait malpoli. Je la verrai ce soir, chez le Ministre d'Etat.

Dans le lobby, j'ai croisé, la veille au soir, le Président de l'European Chess Union (ECU), le Grand Maître géorgien Zurab Azmaiparashvili, accompagné de Willy Iclicki. Ils rentrent de l'Assemblée de l'ECU, et m'apprennent que la France n'était ni présente, ni représentée. Voilà encore un domaine abandonné par l'équipe fédérale. Un chantier de reconstruction de plus pour la prochaine équipe.

Revenons sur Willy, j'aime beaucoup ce personnage. Il est présent partout : un jour trésorier de la Fédération Internationale, le lendemain Directeur de campagne de "Azmaï" pour la présidence à l'ECU, aujourd'hui arbitre FIDE, membre de la commission d'éthique et de la commission constitutionnelle.

Willy est à gauche sur la photo, au dessus du photographe
votre serviteur au centre, les joueuses, puis le Ministre d'Etat, 
et le Président de la fédération Monégasque

Willy est citoyen belge, il rentre d’Israël, licencié à la fédération du Liechtenstein, il joue en France pour le club de son ami Jean-Claude Moingt, à Asnières. En août 2014, il a été nommé conseiller du Président Kirsan Illiumzhinov pour les questions européennes. Il est le co-fondateur de l'Association des Petits Etats, il a organisé des tournois à Monaco... entre autre.

Deuxième jour de repos donc. Visite chez le Ministre d'Etat. C'est le numéro un du gouvernement, l'équivalent de notre 1er ministre.
Nous arrivons au Palais du Gouvernement sous la pluie. Un monsieur nous ouvre le portail, un autre ouvre la porte, un troisième prend nos parapluies, un quatrième les manteaux, un cinquième nous invite à monter. Un sixième nous oriente vers la droite en haut des marches, et un septième nous suggère d'aller jusqu'au salon ... vide. J'étais dans le premier taxi. Petit à petit, des présidents, des directeurs, des excellences, des ministres entrent dans les salons du Palais. Il y a même des joueuses.


Son excellence Kirsan Ilioumzhinov, Président de la Fédération Internationale. Alexandra Kosteniuk (championne du Monde 2008), son excellence Michel Roger, Ministre d'Etat de la Principauté de Monaco, Hou Yifan (Championne du Monde 2010, 2011, 2013), Antoaneta Stefanova (Championne du Monde 2004) et Mariya Muzychuk (Championne du Monde 2015)

Andrey Filatov, milliardaire russe, me tend la main. Je la secoue très fort, avec l'espoir, hélas déçu, de voir tomber quelques billets.

Les premières présentations sont faîtes. Les bavardages légers commencent. Personne n'ose toucher aux petits fours. Les boissons ne vont pas tarder.
J'enlève le pin's du Grand Prix Féminin de Monaco pour le montrer à mon voisin. Kirsan, voyant que mon revers de veston est vierge, demande à son bras droit de lui passer un pin's doré de la FIDE, et il tient à me l'attacher lui-même, car il est très attachant.

Officiellement décoré par son excellence Kirsan Ilioumzhinov, 
Président de la Fédération Internationale des Échecs

D'accord, c'est juste un pin's, mais ne le dîtes pas à mes parents, je leur ai fait croire que c'est une vraie médaille.
Le lendemain, c'est le président de l'European Chess Union qui admire mon pin's du Grand Prix Féminin. Il demande à Willy Icliki de lui passer un pin's de l'ECU, et je demande à Willy d'immortaliser ce moment historique dans les salon du Casino.


Encore deux ou trois compétitions de de haut niveau, et je vais ressembler à un général de l'armée rouge.

Mais revenons au Palais du Gouvernement où les boissons et les discours sont arrivés. Je profite du relâchement de la tension pour m'approcher de Hou Yifan et sa maman, et leur demander des informations sur leur club d'échecs à Beijing (Pékin) pour C. Alors qu'elle commence à me répondre, un fâcheux vient l'interrompre pour prendre une photo.


Elle s'excuse, se prête au jeu, puis la championne revient finir notre conversation. Elle prend mon e-mail pour m'envoyer un complément, après le tournoi. Elle vérifie mon adresse ... Escafle ? c'est ça ? Euh presque, ... je lui écris en majuscule. Je les remercie toutes les deux (la mère de You Yifan a créé ce club).
Ljubomir Ljubolevic nous rejoint à la fin de nos échanges, il est bien élevé.

C'est l'histoire d'une chinoise, d'un yougoslave et d'un français chez le ministre... vous la connaissez ?


C'était en 1978 à Paris, Ljubojevic était alors Champion de Yougoslavie, la 2e nation échiquéenne de l'époque, derrière l'URSS. Il joua une simultanée à la pendule (même temps que chaque adversaires !) contre l'équipe de France, qu'il remporta 6-0 !
Quelques semaines plus tard, la Yougoslavie jouait la France aux Olympiades de Buenos Aires. L'équipe de Ljubo fit match nul ... incroyable. Et, ... blague de la meilleure joueuse du Monde : "Monsieur Ljubojevic, vous auriez du jouer en simultanée aux Olympiades !"
D'accord, ce n'est pas la meilleure blague du monde, mais entendre au Palais du Gouvernement de Monaco, une chinoise faire aune blague à un serbe au sujet de l'équipe de France, c'est un plaisir à lui seul.

Comme il a entendu des rires, Geoffrey Borg s’immisce. Il me provoque en me demandant si je parle chinois. Je lui dis les trois mots que je connais : 您好 (bonjour) et  谢谢 (merci) mais que je prononce tchiéchié au lieu de chiéchié. Geoffrey ne me rate pas, et me corrige devant ces dames. Je lui dis alors que je connais un troisième mot indispensable en chinois : 這 該 (prononcez "Zhè gāi"). Hou Yifan confirme que c'est très important. Je me venge du Chief Executif Officer de la FIDE (ce qui n'est pas très malin) et ajoute que je l'utilisais dans tous les restaurants à Beijing. Hou Yifan lui donne la traduction "Ce qui est là"... je fais le geste de désigner un plat sur un menu en répétant 這 該 .

A propos de nourriture, tout le monde complimente Bachar Kouatly, Grand Maître et patron d'Europe Échecs, sur sa silhouette. Il suit un régime assez strict et il s'y tient (moins 13 kg pour l'instant). Bravo. Ljubo rappelle que Fischer avait perdu 11 kg lors de son match de 1972 alors qu'il était un athlète : boxe, natation,... et chacun de raconter que les échecs sont un sport violent.
Je suggère donc à Willy que nous montions un business basé sur des cures : maigrir à l'aide du jeu  d'échecs. Il opine, et ajoute : "Avec Bachar comme mascotte". 

La soirée se termine gentiment. Nous quittons le Palais et prenons un taxi. Je suis assis à l'avant, et j'explique au chauffeur que les deux personnes assises à l'arrière qui parlent russe sont espagnoles. J'essaie de lui vendre un peu le tournoi, et l'incite à venir au Casino. J'avais oublié que les monégasques n'ont pas le droit de jouer au Casino. Mais il peut venir sans jouer.

Le lendemain, le M. Roger, toujours Ministre d'Etat, vient lancer la ronde.


Je surveille qu'ils ne fassent pas de bêtises. J'avais du re-régler la pendule de Magnus Carlsen (n°1 mondial) suite à l'intervention d'un ministre norvégien, aux dernières Olympiades. Mais les monégasques sont très pros. Je reste en retrait pour ne pas apparaître sur les photos officielles prises en face, mais Françoise Bressac qui passait par là prend une photo de côté. Merci à la Présidente du comité départemental des Alpes Maritimes.

Mais qui est sur la photo ?
de droite à gauche : J.-M. Rapaire, Président de la Fédération monegasque. M. Michel Roger, Ministre d'Etat, Kirsan Ilioumzhinov, Président de la fédération internationale des échecs, et ... Marius Vizer, Président de la Fédération Internationale de Judo !
On vous a dit que les échecs sont un art martial.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Merci de votre attention.
Demain, nous découvrirons qu'il est plus facile de trouver une banque qu'une pharmacie à Monaco.

lundi 12 octobre 2015

les arbitres au Grand Prix Féminin de Monaco (cet article n'est pas drôle)

D'abord il faut des forces, donc le matin, on mange des mouettes.


En fin de matinée, on révise les règlements internationaux


A midi, on sociabilise avec les joueuses. C'est important d'être à leur écoute. Certaines ont trop chaud, d'autres ont trop froid. On les écoute. On ne peut pas résoudre le problème, à moins qu'elles aient toutes trop chaud ou toute trop froid, mais on les écoute. Essayez avec celle qui partage votre vie : écoutez-là... et éventuellement, mais c'est secondaire, résolvez le problème.
Ce jour là, je déjeune avec Pia Cramling, suédoise licenciée à Monaco, ancienne n°1 mondiale, deux fois championne d'Europe. Elle fait partie du camp de celles qui ont chaud. Elle me dit qu'elle aime bien jouer en Espagne car il fait très chaud à l'extérieur, et donc, les Espagnols mettent la clim. Alors que dans son pays, la Suède, il n'y a pas de clim, et on ne peut pas toujours ouvrir les fenêtres, donc il fait chaud, trop chaud.

Arrivent dans le restaurant le Salon Rose, Monsieur et Madame Lazarre. Le patron d'Europe Échecs, Bachar Kouatly, les accompagne. Ils viennent nous saluer car ils sont bien élevés.
Je connais Pascal Lazarre depuis le siècle dernier, et je l'ai toujours vu en jean ou perfecto de cuir. La veste et la cravate lui vont très bien. Pascal est l'organisateur du Cap d'Agde que j'ai arbitré pendant des années.
JM Rapaire (à droite), P. Vasseur à gauche et P. Lazarre, très à gauche
au club devant un jeu offert par Fidel Castro à la Havane en 1966
(photo EE)

Pia va se reposer à l'hôtel, je vais au Salon où se joue le Grand Prix.
Nous avons tout installé hier soir, mais il faut vérifier que tout est en place : chevalets avec les noms à la bonne place, pièces bien disposées, feuilles de parties avec les bonnes en-têtes. Les stylos officiels (les joueuses n'ont pas le droit d'utiliser leur propre stylo pour éviter d'avoir un stylo connecté). La lumière ni trop forte, ni trop faible. La clim... non pas la clim.


J'avais signalé à un employé de la restauration qu'il fallait changer deux nappes tachées de café ou de jus de fruits... comme les parties sont filmées... Elles ont bien été changées, mais les noms sur les tables ont été inversés. Nous frôlâmes le drame.
Un petit tour dans la salle d'arbitrage, une salle luxueuse et secrète où, en temps normal, s'isolent les clients les plus discrets... n'en disons pas plus.

On vérifie les fruits.

des pommes des bananes (pas beaucoup), pas de noix

On allume les pendules, on en check le réglage. Les batteries ont été testées en début de tournoi, elles étaient au maximum, pas d'inquiétude. Il reste une bonne demi-heure avant le début, tout est ok.
Arrive un monsieur qui réalise l'exploit d'être élégant sans cravate : Pascal Vasseur, Président de la Commission Fédérale d'Activité de la FSGT Échecs. Encore un organisateur du Cap d'Agde !
Quelques instants après, apparaît la Directrice Régionale de l'Arbitrage de la Côte d'Azur, Chantal Baudson. J'officie donc sous son contrôle en ce moment (le club de Monaco joue dans le Championnat Français).
Monsieur Philippe Botto, vice-président du club de Monaco, fait visiter les lieux.

Salon Médecin. La directrice et le vice-président.
Des gens formidables et qui ont un excellent goût dans le choix des blogs qu'ils lisent

Anastasia lance le compte à rebours. Une seconde de retard et c'est partie perdue.
Une poignée de minutes avant l'heure fatidique, on compte les joueuses. Une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze... damned il en manque une... ah non, Almira arrive, élégante.
Photo, photo, photo,...
Je demande à Pascal V. et Chantal B. de se placer derrière les barrières.
Le CEO de la FIDE, Geoffrey Borg, arrive, je lui tends la main, il me tend la joue. Dois-je le gifler ou lui faire une bise ? Je suis un peu inquiet que nos poils fassent velcro, mais finalement non.

Début de la ronde. Nous vérifions que les pendules ont bien démarré... et c'est le calme.
Parfois, je vais prendre une position stratégique au fond de la salle : un fauteuil d'où je vois les joueuses en live, où je peux suivre les parties et contrôler le temps sur l'écran, donc sans déranger les joueuses. Et puis je suis au milieu des spectateurs que je peux faire taire. Je suis également proche de l'entrée où passent les employés du Casino un peu bruyants que je ne peux pas faire taire.

au premier plan, la n°1 mondiale
à l'arrière plan le 63.142e mondial (véridique)

Parfois, je vais suivre, de loin, l'unique joueuse fumeuse dans l'espace réservé. Cette terrasse donnerait presque envie de fumer (mais fumer c'est mal, les fumeurs vont en enfer... et ils sont contents parce que ça brûle).


Parfois, je plonge entre la Championne du Monde et la Championne Suédoise : admirez l'élégance du geste technique !
Ici, il fallait vérifier la nulle par répétition. Elles ne peuvent pas décider du partage du point avant le 30e coup, sauf si la position se répète trois fois. D'où l'intervention de l'arbitre.

(note pour moi même : mettre une pince à cravate)

Et les parties continuent et nous faisons milles petites choses que je vous détaillerai demain ou après demain.
J'ai terminé la soirée avec un couple charmant. Et quand les serveurs ont commencé à ranger les chaises et éteindre les lumières, nous y avons vu comme une allusion discrète à la fermeture prochaine.

Je rentre à l'hôtel. Dans l'ascenseur, un polo Ralph Lauren se plaint à un polo Lacoste de devoir faire l'aller-retour à Genève puis à Tel-Aviv. Les gens sont d'un snob...
Bon, je vous laisse j'ai rendez-vous avec le Ministre d'Etat (1er Ministre) ... comment ça moi aussi je deviens snob ?? Pas du tout, j'ai toujours été snob !


Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Merci de votre attention.
Demain, nous découvrirons comment Ljubojevic a mis la pâté à l'équipe de France en 1978, et la blague de Hou Yifan à ce sujet !

dimanche 11 octobre 2015

Bananes promises, bananes dues

Petit déjeuner, au soleil levant.


Matinée passée à faire ... rien.

Je sors de l'hôtel en passant devant les boutiques. Dans les vitrines, il n'y a pas d'étiquettes. Vous connaissez l'adage : "Si vous demandez le prix, c'est que vous n'en avez pas les moyens"

Retour à la salle de jeu.
Des barres chocolatées sont à la disposition des joueuses, ainsi que des fruits. Mais l'ananas entier ou les oranges n'ont pas de succès.


Aujourd'hui, Jean-Michel Rapaire, THE organisateur a fait renvoyer la corbeille de fruits. En effet, la veille, il avait écrit un message demandant des fruits faciles et pratiques à grignoter : raisins, bananes (elles sont là !), des clémentines ou des mandarines et des mirabelles. Au passage, il ne faut pas confondre les mirabelles avec l’Émir à belles, comme on en rencontrait parfois à Monaco.
Je lui avait suggéré de terminer sa demande par "ainsi les joueuses auront la pèche !" ... et il l'a fait.
Retour de la corbeille avec des bananes (elles sont toujours là !).

Jean-Michel Rapaire, un grand Monsieur des Echecs


L'organisateur est aux petits soins pour les joueuses. Elle sont traitées comme des princesses. L'organisateur, donc, trouve qu'il fait un peu chaud dans la salle de jeu. Il me demande mon avis, et je lui conseille d'augmenter un peu la clim.


27 minutes et 01 seconde avant le début de la ronde, deux arbitres en noir et blanc, j'ai laissé mon borsalino (Ventura) au vestiaire.
La ronde est lancée, par son Excellence Henri Fissore (voir article précédent), je trouve qu'il fait une température idéale dans la salle, maintenant qu'il y a la clim. Les officiels quittent le salon pour aller donner des interviews dans le salon voisin. Anastasia, ma collègue arbitre, vient me dire qu'Antoaneta  Stefanova (double championne du monde) se plaint de la température. Je trouve qu'il fait bon, mais on peut encore baisser bien sûr. Mais non me dit Anastasia, elle a trop froid !
Nous nous sommes réparti les taches. Comme elle parle russe et que c'est une fille, elle parle aux joueuses. Comme je parle français et que je suis un garçon, je parle aux organisateurs.
Je lui demande de répéter : "Oui, les joueuses veulent plus de chaleur. Les hommes ont toujours trop chaud, et les femmes trop froid".

Une dame accompagnée de son mari vient de rentrer. Elle commence à interroger Anastasia qui fait semblant de ne pas parler français. En réalité, elle a étudié le français deux heures par jour à l'école, et elle comprend encore plus de la moitié de ce que nous disons.
Bref, la dame vient vers moi. Elle veut connaître le résultat de la simultanée. Je la renseigne, elle me remercie et va s'installer devant les écrans où sont retransmis les parties en direct.

(la simultanée dans le Salon Médecin)

Le mari de la dame est habillé d'un magnifique costume bleu ciel à rayures, cravate assortie sur une chemise bleu foncé. Il porte son chapeau à la main. Je pense qu'un jour, on a posé ce monsieur dans le sud de la France, et qu'on a ensuite construit Monte-Carlo autour de lui.
Il me demande combien de temps cela va encore durer... je regarde la pendule, il reste au moins 3h de jeu. Je lui réponds donc "encore 1h30 à 2h", il sourit tristement et va s'asseoir, à trois mètres derrière sa femme (vous aurez compris que c'est elle la passionnée), dans un confortable fauteuil. Très confortable fauteuil. Doux et moelleux fauteuil en ce début d'après-midi. Le repas de midi a du être bien copieux, et on n'est jamais aussi bien qu'au pieu (désolé). Vos paupières sont lourdes, vous êtes fatigué... et zou, dodo.
Le monsieur au costume bleu ciel doit avoir des problèmes aux sinus. Il se met à ronfler... dans une salle où l'on entend le tic tac de l'horloge à dix mètres de hauteur. Je dois intervenir. Son ronflement perturbe les joueuses. Je me dirige vers lui, et croise Alexandra Kosteniuk (double championne du monde, et championne Olympique en titre) qui va se plaindre à ma collègue. Je secoue doucement l'épaule du costume bleu ciel. Le monsieur ouvre les yeux, il a compris et s'excuse en chuchotant.

Sinon, j'ai aussi calculé les possibilités de normes de GMI pour les trois plus "faibles". Mais ce sont des trucs d'arbitre beaucoup moins amusants que l'absence de miel au début de la ronde. Cela fait tout de même étrange d'entendre toutes ces joueuses me dire "Honey, honey !" ce qui peut se traduire, au choix, par "Chéri, chéri !" ou "Miel, miel !".

Le soir, las des bavardages de mes contemporains, je vais dîner avec ma collègue Anastasia, Olga la Press Officier, et Natalia Championne d'Europe 2015.

Natalia, lors de la cérémonie d'ouverture
(la preuve que c'est une cérémonie d'ouverture, elle ouvre une boite)

Les trois femmes sont russophones, et le seul mot que je connaisse en russe est "borchtch". Elles commencent à parler en anglais, par respect pour votre pauvre serviteur. Mais j'ai décidé de m'asseoir avec elles, justement pour ne pas comprendre ce qu'elles disent. Je leur demande donc de parler russe.
De temps en temps, par pitié (elles ne saisissent pas le plaisir que je peux avoir à ne rien entendre à leur conversation), ou pour me demander mon avis, elles reprennent l'anglais.
Au cours du repas, j'ai donc été sollicité sur des sujets aussi variés que :
 - la comparaison entre les cœurs de palmiers et des asperges
 - le mal au dos quand on donne une simultanée
 - le quinoa
 - les heures de levé et de couché des français, des russes et des espagnoles (avec en sous-sujet, l'ouverture des boulangeries et des discothèques)
 - le borchtch  (ça tombe bien)
 - les noms de familles donnés aux enfants. Celui du père, de la mère ou les deux.
 - la recette de la tête de veau
 - la panique à la dernière ronde des Olympiades, où nous étions tous les quatre
 - les calories d'une tarte aux fruits comparée à un Baba au rhum
 - les Louboutin et la difficulté de marcher avec des talons hauts

A la fin du repas, nous sortons du Casino. Les filles s'attardent sur les Rolls Royce, les Jaguar, les Porche et les Ferrari, quelques Audi, nous sommes samedi soir. Elles me demandent si je vais à la soirée de clôture du Nikki Beach (le bar/piscine sur le toit de l'hôtel). Je leur explique que j'ai 85 ans, et que je ne possède que des vestes grises, noires ou bleu marine. Il faut être habillé en rouge et blanc (couleurs de Monaco) pour cette fête. Natalia insiste : "Tu as bien un tee shirt rouge ?" Non... puis après réflexion, je lui dis que j'ai des chaussettes rouges. Elle me dit alors que si je ne porte que mes chaussettes, je peux y aller ! ... Puis elle éclate de rire.

Je rentre dans ma chambre, et vais revoir "Le Roman d'Un Tricheur" de Sacha Guitry, il me semble que plusieurs scènes ont lieu au Casino de Monte Carlo.



Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Merci de votre attention.
Demain, nous découvrirons à quoi sert un arbitre.

samedi 10 octobre 2015

Journée de repos bien remplie

Le matin, Justine, l'hôtesse qui m'appelait par mon nom n'est pas là. Je suis accueilli par un triste "Bonjour Monsieur quel est votre numéro de chambre ?"... Je signe, et une autre hôtesse arrive pour me placer. Elle sourit et avant de prendre le billet portant mon nom et mon n° de chambre, elle me dit "Bonjour Monsieur Escafre". En m'asseyant, je la félicite pour son professionnalisme, elle aurait peut être préféré un pourboire mais ne le montre pas.

Visite guidée de l'Opéra de Monaco, conçu par Garnier, comme l'Opéra parisien du même nom.

au centre, la loge princière

Les détails dans la décoration sont à tomber par terre, mais nous étions assis. Chaque centimètre carré est une oeuvre d'art. Le Président Rapaire rêve déjà d'utiliser cet écrin. Et il en est capable !
Nous avons le privilège de visiter les coulisses, les loges. 
On pense au "Fantôme de l'Opéra" de Gaston Leroux qui se déroule à l'Opéra... Garnier.

Je profite que les joueuses soient rassemblées pour leur faire signer un échiquier, en souvenir pour un ami.

La numéro 2 mondiale, l'indienne Humpy Koneru, se prête au jeu. Elles sont toutes d'une grande gentillesse.

Après être passé à l'Opéra, nous passons à l'apéro. (désolé)

Après un repas frugal : une olive et une feuille de laitue, nous installons les jeux pour la simultanée. Almira Skripchenko étant fatiguée par le tournoi, c'est Olga Alexandrova qui la remplace. Olga est Grand Maître Féminine et Maître Internationale (mixte). Numéro 1 en Espagne où elle a gagné le Championnat national après avoir remporté le titre en Ukraine.

 En plus d'être une excellente joueuse, Olga est Press Officer sur la compétition. Ici sous l’œil de l'arbitre qui surveille également les statues.

Une fois la salle installée, il est l'heure d'aller chercher Hou Yifan pour visiter le club de Monaco. (voir l'article d'hier).
Je remercie très chaleureusement le Président Rapaire pour l'affiche qu'il m'a offerte à cette occasion. C'est mon affiche préférée, et j'avais donné mon exemplaire à un club en 1997... Je vais la faire encadrer, car elle est unique, je n'en dirai pas plus pour ne pas faire de jaloux. Merci.

Retour au Casino, je suis invité à jouer. Olga est un peu surprise de me voir parmi les participants. Elle s'imaginait que j'étais plus fort. Hélas, "le talent n'est pas contagieux" (Louis Jouvet), et la fréquentation des meilleurs joueurs et joueuses du monde n'a pas fait monter mon niveau (l'arbitre intervient rarement sur ce qui se passe sur l'échiquier, surtout à haut niveau). Elle pensait que j'étais au moins candidat maître, mais non.


Olga Alexandrova affronte simultanément 14 adversaires. Ici au premier plan, son Excellence, Henri Fissore, Ambassadeur non résident de Monaco au Portugal ainsi qu'Ambassadeur en mission auprès du ministre d’État (Premier ministre).

J'ai les Noirs. Pour mettre un peu d'action, j'ai sacrifié un Fou en h3 :


Quelques coups plus tard, j'ai donné la Tour (en fait la qualité, mais comme j'avais un Fou de moins) : Txe5 suivi de Fxe5 Txe5. 


Et je commence à avoir une Dame, un Cavalier et une Tour sur un Roi blanc qui n'a plus de pions pour le protéger. Quelques coups plus tard... trouvez le bon coup...


Te2, et il faut donner la Dame blanche sur la Tour, à cause du mat avec la Dame noire en h2 (ou la t en g2).
Et après ... Te2, Dxe2 Cxe2+, j'ai 4 pions de plus, mais j'ai préféré répéter la position en faisant des échecs perpétuels avec le Cavalier. Partie nulle. Et dire que certains doutent encore de ma gentillesse. Olga me serre la main, un peu surprise. Son mari, Miguel Illescas, Grand Maître, me dit que je suis un gentleman... il ne sait pas que je suis capable de perdre cette partie.

Après plus de 3h de jeu, Olga aura gagné 9 parties, fait 5 nulles et aucune défaite. Pas mal !

Le lendemain, Olga vient me voir quelques minutes après le début des parties :
Olga : Tu as vu la partie d'Antoaneta ?
Moi : Non, pas le détail des coups.
Olga : Les dix premiers coups, c'est notre partie d'hier ! puis Antoaneta a joué h6 pour empêcher Cg5
Moi : Elle a copié sur nous, ce n'est pas bien.

Un peu plus tard dans la journée, elle me demande si je parle français. ??? Elle avait remarqué que je parlais souvent avec les organisateurs, ainsi qu'avec son mari qui maîtrise les échecs et notre langue.
"Euh oui, je parle français, et je l'écris même parfois". Comme je parle espagnol avec elle, et anglais avec la plupart des joueuses, elle me dit que ça fait beaucoup pour un grec. ????
Elle pensait que j'étais un maître grec, mais je n'ai pas vraiment l'intention de me faire maître chez les grecs.
Depuis, je ne lui dis plus "Hola !" mais "Calimera !"

De temps en temps, des employés du Casino passent par le salon où se déroule le Grand Prix. Ils sont respectueux et se font discrets. L'un d'eux se montre plus hésitant. Il cherche quelque chose. Je vais donc à sa rencontre.
Moi : Puis-je vous aider ?
Lui : Bonjour je cherche la direction.
Moi : La direction de quoi ?
Lui : La direction de ... la Direction.
(je crois que nous avons rejoué un dialogue du Schpountz de Pagnol)

Demain, nous rendrons hommage aux bananes
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Merci de votre attention.
pour vous faire patienter :




vendredi 9 octobre 2015

Ting et clic

Ting, c'est le bruit que fait la tasse de thé que l'on pose sur une soucoupe.

Vladimir qui s'occupe de la retransmission des parties et des vidéos me signale que les thermos de cafés et de lait ont été inversés. Le café a un bouchon blanc, et le lait a un bouchon noir. Il me conseille de prévenir les joueuses. Après réflexion je décide plutôt d'inverser les bouchons :-)


Ma collègue Anastasia est entourée de plusieurs joueuses. Je l'interroge du regard. Je m'approche. Elle me demande de demander à l'organisateur de demander au responsable de la restauration de demander à un chef de rang de demander à un serveur d'apporter des citrons pour le thé et l'eau gazeuse. Deux minutes après, malgré une chaîne de commandement un peu longue, nous avons les agrumes.

La salle de jeu est extrêmement calme, comme on peut le voir sur cette photo :


J'observe Natalija Pogonina, poser sa tasse avec une lenteur et une délicatesse infinie. Elle réussi l'exploit de ne pas faire tinter la porcelaine (essayez chez vous, si vous croyez que c'est facile). La vice-championne du Monde, agit ainsi pour ne pas déranger l'adversaire. Quand elle veut croquer un morceau de chocolat, Natalija se lève pour atténuer le bruit de l'emballage qui se froisse ou se déchire.

L'ambiance est tellement feutrée, que J.-M. Rapaire, Président de la Fédération Monégasque, me fait remarquer que l'on entend le bruit de la grande aiguille de l'horloge située à neuf ou dix mètres de hauteur, quand elle passe à la minute suivante. Clic.
Comme il me dit cela en chuchotant tout bas, à une douzaine de pas de la table de la Grand Maître bulgare Stefanova, celle-ci se retourne, perturbée par ce qu'elle ressent comme un vacarme.

Cosmopolite : Ljubojević, né en Yougoslavie, vivant en Espagne, discute en allemand avec le père de la jeune joueuse iranienne Sarasadat. Nous sommes à Monaco.

Pratique : Si vous souhaitez acheter des produits de tous les jours, le Carrefour City est à côté de l'Ambassade du Honduras.

Question : les frères Riff sont-ils plus forts que les sœurs Muzychuk ?

JOUR DE REPOS
Nous reviendrons sur la visite de l'Opéra (ou pas).


Dessiné par Garnier, comme l’Opéra ... Garnier. Derrière Hou Yifan et ce drôle de monsieur : la loge du Prince Albert II.
C'était le matin... l'après midi, le Président du Club/Fédération de Monaco nous fait visiter le club. Rendez-vous dans le hall de l'hôtel à 15h... à 14h56, l'ascenseur s'ouvre sur la meilleure joueuse du monde et sa maman. Elle est très joliment habillée et porte des talons. Jean-Michel Rapaire lui dit que le club est à 5 minutes à pieds, ce qui est vrai... mais il oublie de dire qu'il faut marcher sur des pavés. Personnellement, j'avais prévu le coup, et ce jour là, je n'avais pas mis de talons.
Hou Yifan s'en sort très bien, elle arrive même à me doubler. Nous sommes au début de la rue du club.

Je n'ai pas pu résister, désolé.

Dans le club, la n°1 mondiale rencontre les enfants, dont certains participent aux championnat du Monde ou d'Europe jeunes. Ils sont impressionnés.


La joueuse chinoise découvre le "musée" du club, elle est impressionnée.


Monaco est un grand état échiquéen.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Merci de votre attention.
Demain vous saurez pourquoi la GMI féminin (également MI) Olga Alexandrova pense que je suis un candidat maître grecque.

Bonus :