samedi 27 février 2016

CD FFE : on dit - on ne dit pas

J'aimerais décrypter, avec vous, le langage fédéral.

Avant le Comité Directeur, s'est tenue l'Assemblée Générale pour modifier les statuts.
On ne doit pas dire : "Les propositions délirantes du Bureau ont été rejetées par les présidents de clubs vigilants"
On doit dire : "L'investissement des clubs dans ce projet collaboratif, essentiel pour la vie fédérale, a été exemplaire." (actu FFE du 12/02/16)
Note : belle illustration de la maxime de Clemenceau : "Quand les évènements nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs."

Le Comité Directeur commence dans la foulée de l'Assemblée Générale. La veille, j'avais assisté à une table ronde sur la Formation, avec des intervenants de qualité, comme le Grand Maître Darko Anic ("le mec Anic", comme disait J.-L. Seret).
Cette concentration de réunions ne favorise pas l'efficacité. L'après-midi est déjà bien entamée quand débute le Comité Directeur. Certains regardent leur montre.

l'ombre d'un doute pendant le CD

Continuons à décrypter le langage fédéral...
Nous commençons par voter le compte rendu du dernier comité. Avec une mauvaise foi totale, le rédacteur officiel avait ajouté une page entière sur les féminines, non traitée lors de la réunion précédente. Je demande qu'elle soit retirée. Le compte-rendu doit refléter ce qui s'est passé, et non ce qui aurait du se passer. Mais, il est difficile de dire la vérité... alors on laisse la page... le mensonge s'institutionnalise.
On ne doit pas dire : "Le Bureau a oublié d'envoyer le Rapport de la Direction Nationale des Féminines (DNF)"
On doit dire : « le bilan de la DNF n’a pu être adressé aux membres du CD qu’en fin de réunion suite à des problèmes techniques ». (actu FFE du 16/02/16)
Note : Nous avons effectivement reçu le compte rendu dimanche, par mail, une heure avant la fin de la réunion. L'excuse du problème technique est assez grotesque, sachant que la Directrice des féminines avait envoyé son rapport plusieurs jours avant.

Beaucoup d'absents, comme d'habitude.
On ne doit pas dire : "Au lieu de virer les absents chroniques, le président récupère leurs pouvoirs et refuse de les remplacer par des membres de la liste adverse"
On doit dire : "Robert est retenu à l'étranger"
Note : Quand Joel Lautier avait déménagé à Moscou, il démissionna, laissant sa place à un membre de l'opposition d'alors. Aujourd'hui, avec les mêmes textes, le Bureau refuse de compléter le CD, préférant gouverner entre amis. On ne s'étonne pas que le CD ne joue plus son rôle de contrôle.

Un point est ajouté à l'ordre du jour :
On ne doit pas dire : "Un membre du Bureau profite de sa position pour ne pas respecter les règlements"
On doit dire : "l'Open de Dieppe a obtenu une dérogation"
Note : organisé en même temps que les Championnats de France, ce qui est interdit aux organisateurs comme vous et moi.

Budget
Vous le trouverez dans la rubrique "Science-fiction", ou "Comptes pour enfants" (la faute est volontaire).
Championnat de France : l'aide d'Agen est de 45.000 €. Cette somme peut sembler importante, mais si on la compare à Nîmes (135.000 €) ou Nancy (130.000 €), on peut d'abord s'interroger sur le talent de négociateur du président, et ensuite se demander combien cela va coûter à la FFE.
Droits d'homologations des opens : ils passent de 33.000 € à 40.000 €. Je fais remarquer que le nouveau calcul des droits ne devait rien coûter aux organisateurs (des promesses). Réponse gênée : "c'est une estimation".
Les Olympiades sont estimées à 6.000 € de moins que les précédentes.
Où sont les économies promises après le départ de l'ancien Directeur Général ? Avec l'embauche de deux personnes pour le remplacer, on augmente les dépenses.
Aucune restructuration. Ce budget optimiste montre un positif de 80.000 €, ce qui semble très bien... mais en 2017, il manquera environ 200.000 € de partenariat que l'actuel président a perdu. Une simple soustraction montre qu'il y a un gros souci. Mais ce sera pour la prochaine équipe...

Siège
On ne doit pas dire :

  • "Le Bureau a pris une décision contraire à nos statuts"
  • "Le nouveau siège, situé dans une impasse est inexploitable"
  • "Les salariés n'ont pas été consultés"
  • "Une maison individuelle ce n'est pas adapté pour des bureaux"
  • "Le Comité n'a pas son mot à dire, le déménagement a eu lieu une semaine plus tôt"
  • "On pouvait garder le premier étage (celui des bureaux) de l'ancien local pour moins cher que les nouveau locaux".
  • "On a préféré une maison à des bureaux, pour avoir un logement de fonction pour le DG et le président". (c'est spartiate... mais l'ancien DG rentrait chez lui le soir, où est l'économie ?).
  • "N'est-ce pas aventureux de signer un bail avant la décision du Comité Directeur ?"

On doit dire :  ... rien, on vote le petit doigt sur la couture du pantalon, et on va au resto.

Fusion des régions
Beau travail du juriste fédéral sur la fusion des Ligues: actualisation des statuts.
Une affiche vue dans le métro lyonnais :

avec en photo, un président de club plumé par le Bureau fédéral (augmentation des droits d'homologation, augmentation des inscriptions aux Championnats Jeunes, non prise en charge des jeunes sélectionnés dans les compétitions internationales,...)

Vétérans
On ne doit pas dire : "Après des discussions interminables, en mode café du commerce, sur un sujet mal préparé, les membres du CD bottent en touche".
On doit dire : "reporter ce point lors de la réunion du CD prévue en juin 2016 avec le souhait d’un approfondissement du projet sur ses objectifs et ses modalités" (compte rendu officiel).

Réseaux sociaux
On ne doit pas dire : "Le président a embauché, avec l'argent fédéral, un joueur de son club, pour assurer sa propagande"
On doit dire : "La Fédération s'est dotée d'un Community Manager"
Note : Le président fédéral est toujours lui-même salarié de son club, ce qui est déjà très discutable. Samuel faisait du bon travail bénévolement. Il est aujourd'hui payé, alors que notre fédération n'en a pas les moyens. A-t-on cherché des bénévoles motivés pour assurer ce suivi sur Facebook ou Twitter ?

Formation
On ne doit pas dire : "Un membre du Bureau profite de sa position pour ne pas respecter les règlements"
On doit dire : "Vote autorisant la Direction Nationale de l’Entraînement (DNE) à tester pour l’année civile 2016 le projet de cahier des charges des diplômes fédéraux"
Note : Le fait que l'organisme de formation choisi par le CD, sans appels d'offres, soit celui d'un membre du Bureau fédéral est sans doute un hasard. On m'a proposé de rentrer au conseil d'administration de ce "pôle". Refus poli.

Et enfin
On ne doit pas dire : "Le président fédéral a encore perdu un partenaire privé"
On doit dire : "Il y a un complot !"
Note: Ernst & Young, partenaire historique de l'organisation du Trophée des Grandes Ecoles, ne souhaite plus travailler avec le président actuel.

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A méditer par les membres du Comité Directeur :
"Souvent les gens ne veulent pas voir ou entendre la vérité, parce qu'ils ne veulent pas que leurs illusions soient détruites."
Friedrich Nietzsche




dimanche 14 février 2016

Statuts (modifiés) adoptés à l'unanimité !

Merci aux clubs, merci aux bénévoles qui se sont impliqués, et merci aux salariés qui ont bien travaillé.
Toutes les modifications que nous avons proposées (par rapport au texte du Bureau) ont été acceptées par les représentants des clubs. Comme au mois d'août, où l'AG avait refusé un changement de siège très aventureux, ce samedi, l'AG a tenu son rôle de contre-pouvoir face aux dérives d'un président qui navigue à vue.
Je remercie les clubs qui m'avaient demandé de les représenter.

On peut s'étonner du nombre réduits de personnes présentes : 33 électeurs représentants 183 clubs, sur les 848 clubs de notre fédération. L'Assemblée se tenait à Lyon, ce qui m'arrange à titre personnel (moins de deux heures de chez moi), mais n'est peut être pas idéal pour les Bretons ou les Aquitains. N'est-il pas souhaitable que les Assemblées Générales se déroulent à Paris, ou sur les lieux de grandes manifestations ?
Remercions donc les licenciés qui sont venus apporter leur pierre à l'édifice.

Les deux juristes fédéraux qui ont peu dormi cette semaine, face à la foule", à droite, avec une jolie cravate, votre serviteur. Plusieurs collègues présidentes et présidents de ligues.

Dans mon article précédent, je vous parlais de l'AG qui avait débattu, mais n'avait pas voté, faute de quorum. Ce samedi 06 février 2016, il n'y avait pas d'obligation de quorum.
En complément des remarques faites par la commission créée spécialement, monsieur Jean-Louis Hucy, président de club et expert comptable à la retraite (un monsieur sérieux) avait apporté de très nombreuses contributions pertinentes et argumentées. Comme à la précédente AG, au lieu de le remercier, le président fédéral a de nouveau accusé cet homme de bonne volonté de vouloir saboter la réunion, en apportant ses contributions.

La plupart des remarques de M. Hucy ont été intégrées dans le nouveau texte. Les mauvaises idées du président ont été supprimées. Par exemple, sa demande de pouvoir effectuer trois mandats a été largement rejetée. De même, la reconnaissance de "clubs" scolaires, sans structure associative, sans licences A, sans être rattachés à un club fédéral, ... a également été rejetée par l'Assemblée.
A titre personnel, je regrette le peu d'écoute accordé aux femmes présentes. A noter que la tribune, composée d'une douzaine de personnes, ne comptait que des hommes.

Suite à la prise en compte de nos remarques, les représentants des clubs ont voté l'adoption des statuts à l'unanimité.
On voit que l'Assemblée joue son rôle de contrôle. On verra, dans mon compte rendu du Comité Directeur, qui s'est tenu le lendemain, qu'il ne contrôle rien, qu'il ne dirige rien, qu'il est totalement sous la botte du président.

J'engage les dirigeant fédéraux à méditer ce qu'il s'est passé : malgré le peu de temps disponible, la mobilisation d'un maximum de gens motivés a permis d'amender les statuts dans l'intérêt général. Ce qu'ils appellent "l'opposition" a contribué de manière constructive. Nous avons fait quelque chose de simple : consulter le terrain.

« De nos jours, il n’est pas facile de tromper longtemps. Il y a quelqu’un qui a plus d’esprit que Voltaire, plus d’esprit que Bonaparte, plus d’esprit que chacun des directeurs, que chacun des ministres passés, présents et à venir, c’est tout le monde. » (Talleyrand - 1821)