Lors de l'Assemblée Générale
Extraordinaire du 15 août 2015, plusieurs éléments sont apparus au
grand jour :
Des solutions alternatives de
relocalisation du siège existent en Île de France et dans l'Est :
pourquoi n'ont-elles été présentées ni en Comité Directeur, ni
en Assemblée Générale ?
Le projet de délocalisation à Lyon ne dispose d'aucune garantie.
Le sort des salariés n'a pas été
pris en compte dans le projet.
La situation financière
Le partenariat de 200.000 €, initié
en 2008 (*voir note en bas de page) et prolongé en 2012, avant l'arrivée de la nouvelle
équipe, n'a pas été renouvelé. C'est un fait. Que l'ancienne
équipe ait mal consolidé, ou que l'équipe actuelle ait mal négocié
ne change rien au problème : la situation financière est
difficile, l'heure n'est pas à la recherche de coupables, il faut
réagir.
N' ayant pas trouvé de ressources
extérieures il fut décidé de mettre les licenciés à
contribution : inscriptions aux Championnat de France Jeunes en
augmentation de 150% ; participation aux Championnats internationaux Jeunes à la charge des parents, clubs, ligues et comités
départementaux ; augmentation des droits d'homologation, etc.
Côté économies, le siège fédéral
coûte cher : 48.000 € de loyer annuel (et non 60.000 €
comme le disent certains). Nous n'en avons plus les moyens.
L'ancienne équipe a-t-elle
sous-exploité la Commanderie des Templiers ? L'équipe actuelle
a-t-elle utilisé tout le potentiel de ce site historique ? Là
encore, la priorité n'est pas à la recherche de bouc-émissaires, mais
de trouver des solutions efficaces qui aillent dans l’intérêt de
tous.
Urgence de trouver un nouveau
siège ?
Le bail négocié avec la Communauté
d’Agglomération de Saint-Quentin en Yvelines ne prend fin qu'en
juin 2018. Le partenariat BNPP court jusqu'en décembre 2016.
Nous ne sommes donc pas en zeitnot mais
en partie longue, voire en partie par correspondance. Même s'il y a
un consensus pour quitter les locaux actuels, nous avons le temps de
prendre nos décisions calmement.
Le projet Lyonnais
Si on nous démontre que ce projet
permet d'économiser de l'argent d'ici la fin du mandat, il ne faut
pas hésiter. Si on nous montre que le projet est rentable à court
ou moyen terme, on peut tenter l'aventure. Lyon est une ville qui a
souvent aidé les échecs par le passé, c'est un pôle économique
important, et sa situation géographique en Europe en fait une place
attractive. Mais la question n'est pas : Lyon est-elle une jolie
ville ? La question est : quel est le projet ?
Plusieurs questions ont été posées ce
15 août. Les réponses montrent que nous agissons dans la
précipitation. Le manque de préparation et de professionnalisme ont
été soulignés par de nombreux intervenants. Jugez plutôt :
On ne connaît pas l'adresse exacte du
siège, et pour cause : il n'existe qu'une lettre d'intention
des politiques lyonnais. Nous n'avons donc, à ce jour, aucune
garantie d'avoir des locaux pour un siège fédéral à Lyon !
Les locaux promis (sans garantie) sont
en travaux, ils doivent être désamiantés. Ces travaux prendront
des mois, et s'ils nous étaient finalement attribués, ce ne serait
pas avant la rentrée 2016. La proposition actuelle revient à
squatter le club de LOE, en espérant qu'un jour la Ville propose un
hébergement. Cela ne semble pas assez abouti pour être voté.
Le coût du déménagement n'a pas été
chiffré.
Combien coûtera l'occupation des
locaux ? Là encore, pas de réponse.
Ce qui nous était présenté comme un
projet bien ficelé n'est en fait qu'une esquisse assez vague.
Les projets alternatifs
Lors de l'AG, le président fédéral a
évoqué pour la première fois des options comme Nancy ou Chalons.
Alors que Lyon semblait être une variante forcée, il apparaît que
d'autres villes peuvent nous accueillir.
Une solution existe même dans la
communauté d'agglomération actuelle, à moindre coût, et qui
permet donc de conserver les employés fédéraux. Quand l'assemblée
a appris cette contre-proposition, elle a voulu en savoir davantage.
Pourquoi refuser que les salariés présentent cette proposition en
CD puis lors de l'AGE ? Mystère.
Je suis intervenu pour parler de la
ville d'Asnières. Cette ville de 90.000 habitants, située à 5 min.
de Paris (20 min. du quartier d'affaires de la Défense) est dirigée
par un ancien licencié de la FFE. Son Maire, vrai passionné, a mis
en place des ateliers dans les écoles et a même embauché le grand
maître Anatoly Vaïsser. Il a fait savoir en mars, qu'il était
prêt à discuter avec le président fédéral, pour accueillir le
siège. Le président a reconnu qu'il avait reçu cette invitation.
Ma question : avez-vous pris contact avec cette ville depuis
mars ? Sa réponse : Non.
Toutes les options ne doivent-elles pas
être examinées, et les projets mis en concurrence ?
Le volet social
Comme l'a souligné un délégué de
club, changer de siège implique une modification du contrat de
travail. Nous avons appris que les salariés du siège n'allaient pas
l'accepter. Ils seront donc « remerciés ». Personne
n'est proche de l'âge de la retraite, et le télétravail ne semble
pas envisageable. Il faudra donc verser des indemnités conséquentes
(une salariée a 23 ans d'ancienneté, trois autres sont là depuis
huit ans).
A la question simple : à combien
avez-vous estimé les indemnités de licenciement ? Il a été
répondu que la loi serait respectée... mais aucun chiffre n'a été
donné.
Là encore, comment voter un dossier
qui n'est pas chiffré ?
Avec le départ du Directeur Général,
s'il fallait ajouter le licenciement des salariés du siège, la
perte de compétence serait sans doute immense pour la fédération.
Combien d'années faudrait-il pour
former de nouveaux employés opérationnels. Et combien d'années
pour économiser sur le loyer du siège afin de compenser les
indemnités de départ ?
Analyser cette variante est d'autant
plus absurde qu'il existe au moins deux options qui permettent de
conserver les salariés en région parisienne, tout en réduisant les
loyers.
Plusieurs intervenants ont été choqués par la gestion « humaine »
de ce dossier. Nos dirigeants devraient être conscients de la place inestimable qu’ont, au même titre que les bénévoles et les
joueurs, ceux qui œuvrent professionnellement pour les échecs, dans les clubs, les ligues, les comités, et dans le cas qui nous concerne aujourd’hui, au sein de notre Fédération.
Conclusion
Aujourd'hui, nous ne disposons ni de
données chiffrées, ni de garanties, pour voter le projet proposé.
Il convient en outre d'étudier toutes les autres propositions, avant
de demander à l'Assemblée Générale de trancher.
Le Comité Directeur devrait se saisir
du problème, et voter le report sine die du « projet »
Il est possible de déménager dans la
même communauté d'agglomération, avec une baisse très importante
du loyer. Cela permettra d'analyser calmement la position, et de
prendre en compte toutes les ressources stratégiques et tactiques
pour élaborer notre plan.
Stéphane Escafre
Président de la Ligue de Provence Echecs
Membre du Comité Directeur FFE
* note du 20/08/2015 :
remarque de JC Moingt, ancien président FFE : "le partenariat avec BNP Paribas (...) a été signé le 1er septembre 2006 (et non 2008), renouvelé deux fois en 2009 et 2012 (pour 4 ans en 2012 au lieu de 3 ans ce qui démontre un renforcement du partenariat avant l'arrivée de l'actuel président de la FFE)."
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Pour lire le compte rendu de cette AGE établi par le Président de la Ligue de Bretagne, Christian Bleuzen, cliquez ci-dessous sur "Plus d'infos"