PAR STEPHANE ESCAFRE, PRESIDENT DE LA FFE 23 AVRIL >10 DECEMBRE 2016
Les quelques mois de ma présidence ont été avant tout une gestion de crise :
▪ M. Fretel qui assurait l'intérim, suite à la révocation de l'ancien président, avait annoncé qu'il passerait la main à la prochaine réunion du Comité Directeur fédéral. Bien qu'élu de « l'opposition », c'est vers moi qu'une majorité des membres de ce CD s'est tournée pour prendre la suite de cette présidence intérimaire (15 pour, 6 abstentions, 0 contre).
▪ Je tiens à remercier les membres du Bureau qui m'ont aidé durant ces mois difficiles : Mélanie Verot, Henri Carvallo, Kennisthon Pousse, Anémone Kulczak et Olivier Delabarre. Une mention particulière à M. Didier Fretel, qui a assuré le Secrétariat Général avec un grand dévouement, gérant entre autre des dossiers aussi importants que la fusion des ligues régionales ou la préparation des élections fédérales. Tous ces élus, bénévoles, comme moi, ont travaillé ensemble en privilégiant l'intérêt général des clubs.
▪ À la présidence de la fédération, ma ligne de conduite a été celle dictée par notre assemblée générale : les représentants des clubs avaient sanctionné une mauvaise gestion de l'équipe précédente, il convenait de privilégier la rigueur. J'ai donc honoré les dépenses ordonnées par mes prédécesseurs, mais j'ai surtout mis fin à des pratiques très coûteuses, et dont les bénéfices n'étaient pas probants. Il a également fallu prendre en main des chantiers laissés à l'abandon, et tout cela en gérant les affaires courantes.
▪ Outres les bénévoles précités, ce sont les salariés du siège fédéral qu'il faut remercier très chaleureusement : grâce à leur expertise et leurs compétences que chacun apprécie, la fédération a pu tourner malgré le départ du directeur général et la valse des dirigeants.
▪ Les compétitions fédérales se sont déroulées comme d'habitude, grâce à l'efficacité des nombreux directeurs de groupes bénévoles.
▪ Une des priorités a été de trouver un organisateur pour les championnats de France jeunes 2017. Il faut remercier Christophe Infanti et à travers lui les membres de son équipe de Belfort pour avoir relevé ce défit en si peu de temps. La gestion du Championnat de France d'Agen a beaucoup reposé sur le département et la ligue, mais surtout sur l'équipe de Gérard Marciniak de l'Échiquier Agenais. J'ai fait un travail de lobbying important auprès des élus locaux et des responsables de la communauté d'agglomération. L'objectif était d'y organiser des championnats jeunes. La nouvelle équipe fédérale a préféré profiter de cette dynamique pour revenir au mois d'août, souhaitons que 2018 soit une aussi belle réussite sportive que 2017. Grâce à une gestion très stricte, le coût financier de ce championnat de France a été très réduit par rapport au prévisionnel établi par l'équipe précédente.
LES LIENS ENTRE LA FEDERATION ET LES INSTITUTIONS
▪ Un autre chantier à gérer en urgence a été la Convention d'Objectif avec le Ministère des Sports. Nous avions pris beaucoup de retard : ce dossier aurait du être traité fin 2015, par le DG ou le DTN. Un nouveau DTN avait été embauché en janvier 2016, il aurait du gérer cette convention puisqu'il est notamment responsable de la cohérence des projets sportifs de la fédération avec les orientations du ministère des sports. Ayant constaté cette carence, j'ai chargé notre juriste fédéral, dont la formation en droit du sport l'avait préparé à ce type de convention, de s'en occuper. Il s'est parfaitement acquitté de cette tâche dans l'urgence.
▪ On le voit, la crise qui est apparue au grand jour lors de la dernière AG ne se limitait pas à la gestion financière. Côté scolaire, la convention avec le Ministère de l'Education Nationale était caduque depuis deux ans ! J'ai donc relancé ce dossier avec le cabinet de la Ministre. Je tiens particulièrement à remercier les fonctionnaires du Bureau des actions éducatives, culturelles et sportives de la DGESCO qui nous ont permis de finaliser la convention que mon successeur a pu signer.
▪ J'ai invité un représentant de l'UNSS à la réunion des présidents de ligue à la rentrée, et nous avons signé la convention avec l'UNSS au niveau national dans les jours qui ont suivi. J'ai également pris contact avec l'UGSEL (équivalent de l'UNSS pour l'enseignement privé), afin de mettre en place une convention équivalente, l'UNSS étant peu implanté dans l'enseignement privé.
▪ J'ai clarifié une situation : le directeur fédéral des scolaires souhaitait mettre fin aux compétitions FFE des lycées, puis des collèges et des écoles, au profit de l'UNSS. Outre le risque de perdre le lien entre club et établissement scolaire, d'exclure une grande partie des établissements privés, j'ai indiqué que cela ne pourrait pas se faire sans l'avis de l'AG fédérale. Nous avons donc maintenu l'ensemble de ces compétitions scolaires FFE. Le directeur de l'UNSS nous a d'ailleurs confirmé que de nombreuses fédérations conservaient les deux compétitions : fédérale et UNSS.
GESTION, TRESORERIE
▪ C'était le chantier le plus délicat. La Commission de Contrôle Économique et de Gestion a été très présente, très consultée. Il faut saluer son sérieux, la justesse et l’intégrité de ses rapports. La gestion « optimiste » et la sous‐évaluation de la gravité de la situation ont été évoquées lors de la dernière AG, nous avons donc essayé de rectifier le tir et d'être plus objectifs. Comme je l'ai déjà indiqué, j'ai surtout mis fin à des dépenses très clairement au‐dessus de nos moyens. J'ai également mis fin à des cadeaux injustifiés (droits d'homologation par exemple).
▪ J'ai nommé un conseiller bénévole, M. Eric Le Rol, qui a travaillé avec la CCEG où M. Jean‐Louis Hucy a rempli son rôle avec une très grande efficacité, et toujours en conformité avec nos règlements. Avec l'aide du siège, ils ont rétabli un dialogue constructif avec notre cabinet comptable. Dans les dépenses « optimistes » : notons que la masse de travail de ce cabinet avait été largement sous‐évaluée, et cela a un coût. Nous avons dénoncé le contrat, et la nouvelle équipe a ainsi pu en renégocier les termes.
▪ Le travail de mise à jour nous a permis de présenter un état des lieux de la situation financière en fin de saison sportive. Une première.
SIEGE FEDERAL
▪ Suite au départ du Directeur Général (S. Reyreau), et avec un président bénévole, il a fallu réorganiser le siège. Nous avons suivi le plan établi par l'ancien DG (Laurent Verrat) qui consistait à répartir une partie des fonctions du Directeur sur les autres salariés et sur le président. Les augmentations du temps de travail étaient, à mon arrivée, des heures supplémentaires. Nous avons mis fin à cette précarité et modifié deux contrats de travail pour intégrer ces heures.
▪ Un autre salarié avait été « oublié », et la convention collective n'avait pas été respectée. Une revalorisation « automatique » s'imposait. J'ai donc effectué cette revalorisation.
Un nouveau juriste fédéral, a intégré le siège, suite au départ de l'ancien pour devenir avocat. Ce nouveau juriste connaissait parfaitement notre fédération, il avait déjà travaillé pour nous.
▪ L'actuel siège fédéral n'est ni fonctionnel, ni bien situé. Il est coûteux et le bail n'est pas adapté à l'utilisation que nous en faisons. La FFE avait déjà des contacts sur St. Quentin en Yvelines : un nouveau local était disponible, moins cher, parfaitement adapté (des bureaux). En accord avec tous les salariés du siège, j'ai réactivé ces contacts. Libre à la nouvelle équipe de signer ou pas.
LES ACTIONS PONCTUELLES
Il y a eu beaucoup d'actions que je qualifierais d'habituelles, qui ne sont pas mises en avant, mais qui forment la colonne vertébrale de notre fédération (compétitions, tournois, manifestations publiques,...). Il y a eu aussi des actions moins habituelles que je vous livre ici :
▪ La FFE a été partenaire de la première édition de « Health & Chess », où le jeu d'échecs était présenté comme un outil thérapeutique. J'ai eu l'honneur de présenter la synthèse de ces travaux devant la commission médicale de la FIDE.
▪ La FFE a participé aux Gymnasiades (les « Jeux Olympiques scolaires »).
▪ L’Échiquier de la Réussite, sous l'égide de la Fondation de France, a soutenu à ce jour 84 projets tournés vers les jeunes en difficultés. Mélanie Vérot, trésorière de la FFE, était présente au comité exécutif de juin.
▪ Le Gérant/Directeur de Publication/Rédacteur en Chef d'Europe‐Echecs a décidé de manière unilatérale de ne pas respecter la convention qui le liait à la FFE en supprimant le Cahier Fédéral de son magazine. Le nouveau président fédéral poursuivra‐t‐il ce mensuel pour le préjudice subi ?
▪ La FFE a renoué ses liens avec la francophonie : j'ai participé et voté à l'AG de l'Association Internationale Des Échecs Francophones qui s'est tenue en Azerbaïdjan en 2016.
▪ Nous avons initié un partenariat avec l'éditeur ChessBase. Ils ont offert 23.000 € de cadeaux aux participants du Championnat de France. Les membres des équipes de France ont reçu un pack complet de logiciels. L'éditeur a également commencé à diffuser des informations en français, notamment sur les réseaux sociaux. ChessBase était partant pour continuer et amplifier ce partenariat.
▪ L'année 2016 s'est soldée par un bilan financier positif : les neuf mois de présidents bénévoles, les économies réalisées expliquent ce bilan. Il faut continuer avec cette politique de rigueur, et cesser de vivre au‐dessus de nos moyens. Parmi les chantiers importants de cette année 2016, j'ai évoqué la fusion des ligues régionales. Ce chantier n'est pas terminé, même si toutes les ligues ont réalisé leur fusion. En effet, la création des Zones Interdépartementales n'est qu'une étape ; à nous d'imaginer, avec les acteurs de terrain, les organes déconcentrés de demain.
Je remercie toutes celles et ceux qui ont aidé la FFE, dans ce contexte si particulier.